L’IA, une boîte à outils pour les journalistes ?

L’intelligence artificielle éveille autant de crainte que de curiosité et d’espoir, dans tous les domaines. Dans celui des médias, l’outil pourrait s’avérer être un grand gain de temps et d’efficacité. Mais comment encadrer l’IA pour préserver l’intégrité de l’information ?

Image
Le logo d'OpenAI est visible sur un téléphone portable

Le logo d'OpenAI est visible sur un téléphone portable devant un écran d'ordinateur affichant les résultats de ChatGPT, le 21 mars 2023, à Boston. Les médias numériques The Intercept, Raw Story et AlterNet se joignent à la lutte contre l'utilisation non autorisée de leur journalisme dans l'intelligence artificielle, en déposant une plainte pour violation des droits d'auteur mercredi 28 février 2024, contre le propriétaire de ChatGPT, OpenAI. 

AP Photo/Michael Dwyer, File
Partager 2 minutes de lecture

Question sur l’éthique et la vérification de l’information, crainte de remplacement des journalistes… l’Intelligence artificielle (IA) est de plus en plus utilisée au sein des rédactions et suscite de nombreuses interrogations. De plus en plus de médias décident de rédiger des chartes pour pouvoir utiliser les nombreux outils qu’elle met à disposition, tout en protégeant l’intégrité de l’information et des journalistes.

À l’occasion du Sommet pour l’Action sur l’IA, qui se tient à Paris les 10 et 11 février, les cinq médias fondateurs de l’alliance « Public Service Medias - Alliance for facts » (TV5MONDE, France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, INA) ont rédigé le rapport « Cartographie des enjeux et usages de l’IA pour le journalisme ».

(Re)lire Derrière la révolution de l'IA, la place des femmes en question

Le document détaille comment l’IA pourrait se révéler comme un outil utile pour les médias et examine les enjeux soulevés par le développement de l’IA générative, pour chaque étape de la chaîne de production de l’information. 

Le rapport fait état de tâches très chronophages, pour les journalistes, qui pourraient être prises en charge par l’IA dans la collecte et la préparation de l’information. Nombreuses d’entre elles lui sont d’ailleurs déjà déléguées. « Transcrire des interviews, des archives audiovisuelles ou des rushes de tournage prend désormais quelques secondes à quelques minutes avec des outils automatiques, là où plusieurs heures étaient nécessaires à des humains. »

L’IA pourrait aussi faciliter la production et l’édition de l’information. Elle permet de « résumer des textes, de les reformuler, d’extraire des mots-clés, de proposer des titres ou des « points essentiels », de préparer des publications sur les réseaux sociaux relatives à un article ou le contenu d’une newsletter à partir des actualités marquantes de la semaine », cite le rapport en guise d’exemples.

(Re)lire Sommet sur l'IA à Paris: les Emirats construiront en France un data center géant

Au sein des rédactions, l’IA peut aussi contribuer à la vérification de l’information, ou « fact-checking ». Elle permet par exemple de pouvoir effectuer une « recherche inversée d’images dans l’ensemble du web » mais aussi de permettre l’« exploration d’images satellites pour localiser un bâtiment, la géolocalisation d’un contenu, ou encore la confrontation d’une information aux grande bases de données ou aux contenus des réseaux sociaux ».

Enfin, les outils que proposent l’IA pourrait aussi aider à la diffusion de l’information. Les stratégies marketing s’appuient principalement sur des données que l’IA traite depuis plusieurs années déjà, explique le rapport. Il est désormais possible de déléguer aux machines l’optimisation de son référencement. Elles permettent aussi de « mieux connaître et développer son audience, de personnaliser ou de recommander des contenus par affinité de profils et d’intérêts ».

(Re)lire IA : le français Mistral lance une application mobile

Le développement de l’IA au sein des rédactions pourrait donc représenter un gain de temps pour les journalistes, qui ont déjà commencé à s’approprier les fonctionnalités des différents outils. Plutôt qu’un remplacement des journalistes, le rapport voit l’IA comme une assistance.

Alors que de nombreux médias n’ont pas encore rédigé de chartes encadrant l'IA, le rapport insiste sur la conception de règles claires « sur les usages qu’elle autorise, encourage, restreint ou proscrit ».