Liban : explosion au port de Beyrouth, le procureur général inculpé

Le juge chargé de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth en 2020 a inculpé le procureur général et trois autres magistrats notamment d'"homicide". C'est une première dans l'histoire du Liban. C'est ce qu'a indiqué un responsable judiciaire mardi 24 janvier.
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LIBAN EXPLOSION PORT
Images du port de Beyrouth après l'explosion du 4 août 2020 qui aura fait plus de 200 morts et 2000 blessés.
 
AP Photo/Hussein Malla
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Le juge Tarek Bitar avait décidé lundi de reprendre son enquête sur cette explosion qui avait fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, après une suspension de plus d'un an, malgré les énormes pressions politiques auxquelles il est soumis.

Il a décidé d'inculper huit nouvelles personnes, selon le responsable qui a requis l'anonymat. Parmi elles figurent le procureur général près la cour de Cassation, Ghassan Oueidate, et trois autres juges inculpés pour "homicide, incendie criminel et sabotage" notamment.

L'énorme explosion du 4 août 2020 avait été provoquée par le stockage sans précaution de centaines de tonnes de nitrate d'ammonium dans un entrepôt au port.

Lire : l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth reprend après 13 mois de suspension.

Elle a été imputée par une grande partie de la population à la corruption et la négligence de la classe dirigeante, accusée également par les familles des victimes et des ONG de torpiller l'enquête pour éviter des inculpations.

Selon le responsable judiciaire, Ghassan Oueidate avait supervisé en 2019 une enquête des services de sécurité sur des fissures dans l'entrepôt où était gardé le nitrate d'ammonium sans mesures de sécurité.

Voir : un traumatisme toujours vif pour les familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth
 
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Les noms de deux hauts responsables de la sécurité que le juge Bitar a inculpées avaient filtré lundi: le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et le chef de la Sûreté d'Etat, Tony Saliba.

Au total, treize personnes sont poursuivies, dont cinq responsables que M. Bitar avait déjà inculpées par le passé, notamment l'ancien Premier ministre Hassan Diab et d'anciens ministres.