Les Libanais votent timidement ce dimanche pour leurs premières élections législatives depuis neuf ans. A la mi-journée, le taux de participation s'élevait modestement à 24,5%. Un peu comme en Tunisie (qui vote pour ses premières municipales depuis 2011) au même moment, l'absentéisme paraît élevé. Un scrutin, lors duquel beaucoup de jeunes votent pour la première fois, qui ne devrait pas bouleverser le fragile équilibre des partis au pouvoir.
C'est le nouveau visage de l'électorat au pays du cèdre : des jeunes à peine en âge de voter pour certains. Sur les 3 millions 700 000 libanais appelés aux urnes, plus d'un cinquième vote pour la première fois.
Rien d'étonnant. En une décennie, le Parlement et ses 128 députés ont prorogé par trois fois leur mandat, invoquant notamment des risques pour la sécurité du pays liés au débordement de la guerre en Syrie.
Ces dernières années, le pays - qui accueille 1,5 million de réfugiés venus de la Syrie voisine- a connu des crises à répétition, évitant, souvent de justesse, l'engrenage de la violence malgré une situation géographique sensible.
Au total, près de 600 candidats répartis en 77 listes sont en lice. Mais ils ne font pas bouger les foules.
A la mi-journée, le taux de participation s'élèvait modestement à 24,5%, selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, poussant les principales forces politiques à exhorter à nouveau les Libanais à voter, peu avant la fermeture des bureaux de vote.
Cette faible participation : à qui bénéficiera-t-elle ?
D'après les observateurs les partis traditionnels comme le Hezbollah chiite, seule formation à ne pas avoir abandonné les armes après la guerre civile (1975-1990) et aux côtés du régime syrien, ou le Courant du futur de Saad Hariri devraient encore dominer le Parlement.
Et avec une classe politique accusée de corruption et de népotisme, incapable de relancer une économie brinquebalante, une grande partie des 3,7 millions d'électeurs est touchée par le désenchantement.
Même si la nouvelle loi électorale adoptée en 2017 a encouragé des candidats de la société civile à se présenter. Comme notamment de la coalition "Koullouna Watani", qui appelle les électeurs à se mobiliser contre l'establishment politique traditionnel.
Sauf surprise l'actuel Premier ministre Hariri, soutenu par l'Arabie saoudite, devrait être reconduit à la tête du gouvernement.
Les prochains élus devront se pencher sur des questions politiques, mais aussi économiques et environnementales, dans un pays habitué aux coupures d'électricité quotidiennes, aux pénuries d'eau et à une crise de gestion des déchets ménagers qui perdure depuis trois ans.
Le Liban doit par ailleurs se lancer dans ses premières explorations d'hydrocarbures en Méditerranée, une possible manne financière pour un pays qui croule sous une dette publique culminant à 150% du PIB, le troisième taux le plus élevé à l'échelle mondiale.