Fil d'Ariane
Le gouvernement actuel, chargé des affaires courantes, avait démissionné après l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth (plus de 200 morts, des milliers de blessés) le 4 août 2020, un coup de grâce pour une population déjà à genoux.
Près d'un an plus tard, les partis restent absorbés par leurs habituels marchandages dans un pays multiconfessionnel mis en coupes réglées par les barons des diverses communautés.
Voir : la colère à l'approche du premier anniversaire de l'explosion du port de Beyrouth
La gigantesque déflagration a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt au port qui abritait des tonnes de nitrate d'ammonium stockées "sans mesures de précaution" de l'aveu même des autorités. Outre les plus de 200 morts, l'explosion a fait plus de 6.500 blessés et détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise.
Une enquête locale n'a toujours rien donné, aucun responsable n'ayant eu à rendre des comptes. Les forces de sécurité ont tiré mardi des gaz lacrymogènes contre des manifestants en colère protestant devant la résidence à Beyrouth d'un ministre accusé de bloquer l'enquête sur l'explosion.
Avant Saad Hariri, Moustapha Adib, un diplomate peu connu du grand public nommé fin août pour former un gouvernement, avait lui aussi échoué face à la résistance des partis à sa proposition de cabinet.
Liban : en plein naufrage, le pays traverse l'une des pires crises depuis le 19ème siècle
Le 1er février 2021, les autorités annoncent une augmentation du prix du pain d'environ 20%.
Le 1er juin, la Banque mondiale affirme que l'effondrement économique du Liban risque d'être classé parmi les pires crises financières du monde depuis le milieu du XIXe siècle.
Le 26, des manifestants à Tripoli (nord) et Saïda (sud) tentent de prendre d'assaut des institutions publiques pour dénoncer la dépréciation record de la monnaie nationale.
Le 29, les prix des carburants augmentent de plus de 30% après une levée partielle des subventions, tandis que des pénuries provoquent depuis des semaines d'interminables files d'attente devant les stations-service.
Le 9 juillet, les pharmacies lancent une grève très suivie, tandis que deux grandes centrales électriques sont à l'arrêt pour cause de pénuries de carburant.