Le nouveau Premier ministre libanais est un homme de consensus. Aussitôt nommé, Tamman Salam a tendu la main à toute la classe politique, mais il a aussi promis de préserver son pays des répercussions de la crise syrienne. Inconnu à l'étranger, il a la lourde tâche de composer avec les différentes tendances pour former un nouveau gouvernement.
Tammam Salam promet de protéger son pays des effets de la crise en Syrie
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Qui est le nouveau Premier ministre libanais ?
06.04.2013Par Grégory Fontana
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Tammam Salam : l'homme du consensus
06.04.2013Avec l'AFP
A l'issue de plusieurs jours de consultations, le président de la République Michel Sleimane a désigné samedi Tammam Salam pour former le prochain gouvernement. Inconnu à l’étranger Député de Beyrouth, Tammam Salam, 67 ans, n'est pas un poids lourd, mais il appartient à l'une des plus grandes familles politiques du pays. Fils de Saëb Salam, qui fut six fois Premier ministre entre 1952 et 1973, il n'a ni véritable assise populaire, ni réputation à l'étranger. Tammam Salam a été ministre de la Culture entre 2008 et 2009. Il a fait des études d'économie et de gestion en Angleterre ; il est marié et père de trois enfants. En vertu du système politique basé sur un partage du pouvoir à base confessionnelle, le poste de chef de l'Etat est attribué à un chrétien maronite, celui de Premier ministre à un musulman sunnite et celui du chef du Parlement à un musulman chiite. Modéré issu de l’opposition Dans un pays profondément divisé, Tammam Salam a été choisi après avoir reçu le soutien de la majorité des groupes parlementaires. Considéré comme une voix modérée par rapport aux "faucons" farouchement hostiles au Hezbollah, il s'est néanmoins refusé à dire si son gouvernement serait un cabinet d'union nationale. Le camp du Hezbollah s'est prononcé pour un tel cabinet, de même que le leader druze Walid Joumblatt. La priorité du futur gouvernement sera l'organisation des législatives, prévues en juin, mais menacées de report faute d'accord sur une nouvelle loi électorale. Le nouveau Premier ministre devrait entamer dès lundi ses audiences pour former un gouvernement. Une tâche qui s'annonce difficile car il devra contenter aussi bien l'opposition soutenue par Washington et Ryad que le camp du Hezbollah, allié du régime syrien et de Téhéran, qui dominait le cabinet sortant. Son prédécesseur Najib Mikati a démissionné il y a deux semaines en raison de divergences avec le Hezbollah sur la nomination d'un chef de police hostile à Damas, avec en filigrane le conflit en Syrie, puissance de tutelle durant 30 ans au Liban. Neutre face à la Syrie Dans une interview à l'AFP, Tammam Salam s'est dit attaché à la politique de neutralité affichée par M. Mikati à l'égard du conflit en Syrie, tout en soulignant que cette stratégie ne serait effective que si toutes les parties y adhéraient. L'opposition libanaise affiche son soutien à la rébellion syrienne, alors que le Hezbollah est accusé d'aider militairement les troupes du président Bachar al-Assad, qu'il soutient ouvertement. Plusieurs incidents impliquant des tirs de l'armée syrienne en direction du territoire libanais ont secoué la frontière commune, faisant craindre un débordement du conflit. "Contre-coup d'Etat" de Ryad Médias et experts ont souligné le rôle de l'Arabie saoudite, très influente au Liban, dans la nomination de M. Salam. Le quotidien libanais pro-syrien Al-Akhbar a même accusé Ryad de mener un "contre-coup d'Etat" visant le Hezbollah et la Syrie. Il faisait référence à la chute en 2011 du gouvernement d'union de Saad Hariri après la démission des ministres du parti chiite, une initiative qualifiée alors de "coup d'Etat" par le camp anti-Hezbollah.