Fil d'Ariane
Atmosphère tendue dans le centre-ville de Beyrouth. Des centaines de manifestants se sont massés ce dimanche 23 décembre sur la place des Martyrs, devant les bureaux du Premier Ministre. Ils dénoncent la défaillance des services publics de base et le coût de la vie.
Nous avons deux exigences fondamentales : la réduction du prix du carburant, et la couverture santé dont tous les Libanais ont besoin. Nous parlons au nom de tous les Libanais qui souffrent.
Haitham Baidaoui, manifestant
Problème d'accès à l'eau, à l'électricité, chômage des jeunes. Les revendications des protestataires, dont certains sont revêtus de gilets jaunes - en référence à la contestation sociale lancé en France, sont nombreuses.
Au-delà des revendications ayant trait à la vie quotidienne, d'autres concernent davantage les institutions. La plupart des manifestants réclamaient ce dimanche des réformes politiques. Ils dénoncent aussi la corruption qui gangrène, selon eux, le Liban.
Comme chaque pays a changé son régime, nous allons changer le nôtre, comme en Égypte, en Tunisie, ou en Libye. C'est un régime corrompu, ils sont tous corrompus.
Ali Sawane, manifestant
Incapable de parvenir à un accord depuis les élections législatives du 6 mai dernier, Saad al-Hariri, le Premier Ministre, tente de rassurer :
Je pense que nous sommes à cent mètres de former le gouvernement. J'espère que nous pourrons le former avant la fin de l'année.
Saad al-Hariri, Premier Ministre libanais, le 13 décembre dernier
Sans gouvernement depuis sept mois, avec une économie exsangue, le Liban, voisin de la Syrie ravagée par la guerre, attend toujours les 11 milliards de dollars promis par la communauté internationale en avril dernier.