Une réunion internationale consacrée au Liban s'est tenu ce mercredi 11 décembre à Paris, sous les auspices de la France - soutien traditionnel de Beyrouth - et des Nations unies, pour aider à régler la crise qui secoue ce pays. a décidé de conditionner son aide financière au Liban à la mise en place d'un gouvernement réformateur.
Une aide financière pour le Liban ? Oui, mais sous conditions : des réformes, une plus grande transparence des transactions publiques, et l'indépendance de la justice. Voilà le message des principaux soutiens internationaux du Liban réunis à Paris comme la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI).
Alors que le pays s'enfonce dans la crise économique, et doit choisir un nouveau chef de gouvernement, le Groupe international de soutien au Liban (GIS) conditionne toute aide financière à la mise en place d'un gouvernement "efficace et crédible", qui engagera rapidement des réformes "d'urgence".
"Le seul critère doit être celui de l'efficacité de ce gouvernement au service des réformes attendues par la population", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian en clôture de cette réunion.
"Seule cette voie permettra à l'ensemble des participants autour de cette table, et au-delà, de se mobiliser pour apporter au Liban tout le soutien dont il a besoin", a ajouté le chef de la diplomatie française.
Contestation sans précédent
Depuis le 17 octobre, le Liban est en proie à une contestation sans précédent contre l'ensemble des dirigeants politiques, jugés "incompétents et corrompus".
Le mouvement, déclenché par l'annonce d'une nouvelle taxe, a entraîné la démission du Premier ministre Saad Hariri. Mais les tractations pour la formation d'un nouveau cabinet traînent, au grand dam des manifestants.
"C'est un mouvement de contestation qui s'installe dans la durée qu'il faut écouter. C'est l'appel fort que nous allons formuler", a souligné Jean-Yves Le Drian.
Quel gouvernement pour le Liban ?
Les consultations parlementaires pour choisir un nouveau Premier ministre fixées initialement au lundi 10 décembre par la présidence libanaise ont été reportées d'une semaine.
La situation économique au Liban
La situation économique et financière du Liban, très précaire avant le début de la contestation, s'est profondément dégradée depuis.
La Banque mondiale prévoit une récession économique pour 2019 avec un recul du Produit intérieur brut de 0,2%. Environ un tiers des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'organisation. Le chômage, qui atteint plus de 30% chez les jeunes, n'a eu de cesse de grimper ces dernières années.