Fil d'Ariane
Moetai Brotherson, favorable à une transition douce vers l'indépendance de la Polynésie française, a été largement élu à la présidence du territoire. Cette élection marque une victoire des indépendantistes sur les autonomistes.
À 17 000 kilomètres de Paris, un nouveau président a été élu à la tête de la Polynésie française. Moetai Brotherson, ancien informaticien, débute un mandat de cinq ans, qu'il va mettre à profit pour négocier à terme un référendum d'autodétermination pour ce territoire du Pacifique Sud, formé de cinq archipels.
Il a été choisi par les 38 représentants indépendantistes, élus pendant les élections territoriales du 30 avril et en majorité à l'Assemblée.
Malgré la réinscription en 2013 de la Polynésie française sur la liste de l'ONU des territoires non-autonomes à décoloniser, la France n'a jamais souhaité engager de négociations autour de la décolonisation de cette collectivité.
Le nouveau président, ancien pilier de rugby de 53 ans, est favorable à une transition douce vers l'indépendance. Contrairement à la ligne radicale des indépendantistes, qui souhaite une transition rapide, Moetai Brotherson espère un référendum "dans 10 à 15 ans", et a estimé "ne pas pouvoir y arriver dans les cinq ans qui viennent dans de bonnes conditions".
Cette élection marque en tout cas une avancée du mouvement indépendantiste sur les autonomistes.
Au pouvoir depuis 2014 avec l'élection d'Edouard Fritch, les autonomistes sont sortis impopulaires de la crise sanitaire liée au Covid-19. S'en est donc suivi une vague de "dégagisme" contre les partisans de l'autonomie.
Face à eux, les indépendantistes ont séduit au-delà de leur électorat traditionnel, avec des candidats plus jeunes et une campagne axée sur le pouvoir d'achat.
Voir aussi : Polynésie : les indépendantistes remportent les élections territoriales
Dans un discours prononcé sans notes, Moetai Brotherson a assuré la France de son "respect" tout en appelant la population à ne "pas craindre l'indépendance", qui ne sera "jamais imposée" aux Polynésiens.