L'Iran exécute un binational britannique pour espionnage, réactions indignées à Londres

L'Iran a annoncé l'exécution d'Alireza Akbari, Irano-Britannique, accusé d'être un espion au service du renseignement britannique. La sentence est vivement dénoncée par les puissances occidentales, le Royaume-Uni multiplie les sanctions diplomatiques.
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Alireza Akbari lors d'une conférence en 2008 - AP/Davoud Hosseini
Alireza Akbari lors d'une conférence en 2008 - AP/Davoud Hosseini
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Alireza Akbari, 61 ans, a été exécuté ce 14 janvier à Téhéran. D'origine irano-britannique, cet ancien haut repsonsable de la défense iranienne venait d'être condamné à mort trois jours plus tôt pour des faits d'espionnage.

Il était accusé d'avoir fourni des informations aux services de renseignement britannique, notamment concernant le physicien nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, tué en 2020 lors d'une attaque contre son convoi.

Indignation du côté des occidentaux et associations humanitaires

L'annonce de l'exécution a suscité de nombreuses réactions indignées de la part des occidentaux. Le Premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, a dénoncé sur Twitter une condamnation "impitoyable et lâche".


Des propos partagés par les États-Unis, qui se disent "horrifié" par la sentence, ainsi que par la France. À Londres comme à Paris, un diplomate iranien a été convoqué.

Le 13 janvier, le gouvernement américain avait également fait part de "fortes préoccupations" concernant les conditions de détention d'Alireza Akbari. 

Il aurait été "drogué, torturé pendant sa garde à vue, interrogé des milliers d'heures et contraint de faire des faux aveux". Amnesty International a condamné fermement l'exécution et appelle le gouvernement britannique à "enquêter pleinement" sur les accusation de torture.

 


Ancien combattant de la guerre entre l'Iran et l'Irak,  (1980-1988), Alireza Akbari a notamment été vice-ministre de la défense iranienne. L'Iran annonce régulièrement l'arrestation d'agents soupçonnés de travailler pour des pays étrangers. En 2019, le pays a par exemple condamné Fariba Adelkhah, une universitaire franco-iranienne, de cinq ans d'emprisonnement.

L'exécution arrive également dans un contexte de forte crise en Iran, où des manifestations continuent, 4 mois après la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour enfreint du code vestimentaire.