Les sénateurs français examinent le projet de loi asile-immigration. Un texte controversé et décrié par les associations de défense des migrants. Ce 19 juin, un collectif de bénévoles a déversé des gilets de sauvetage devant le Sénat pour alerter sur les naufrages en mer et protester contre le projet de loi.
Une action coup de poing pour réveiller les consciences. Ces 348 gilets de sauvetage ont été entassés devant le Sénat par un collectif de soutien aux migrants. Le but : interpeller les élus sur le sort des naufragés en mer. Depuis 1993, 35.000 personnes sont mortes en tentant de rejoindre l'Europe. Chaque gilet porte le nom d'un sénateur ou d'une sénatrice.
La sénatrice écologiste Esther Benbassa rappelle le rôle essentiel de la solidarité : « Heureusement qu'il y a les solidaires, des délinquants solidaires pour qui nous nous battrons aussi qui sont la face riante d'une France qui veut aider les exilés qui s'entassent dans les rues, qui s'entassent sous les métros qui sont dans les centres de rétention ».
Les sénateurs durcissent le texte
Dans la ligne de mire de ces militants : le projet de loi asile-immigration du gouvernement. Adopté par l'Assemblée nationale, il est examiné ce mardi au Sénat, où la majorité de droite a décidé de durcir le texte.
Le rapporteur du projet de loi, François-Noël Buffet, Sénateur LR du Rhône, assume une position ferme : « Bien sûr que nous avons durci le texte. C'est un choix qui est que, vous ne pouvez pas avoir une immigration régulière et un traitement de l'asile qui soit fait dans de bonnes conditions au profit de ceux qui doivent en bénéficier, si on n’est pas capable d'avoir un discours ferme à l'égard de ceux qui viennent irrégulièrement sur le territoire et qui veulent y rester ».
Sur les 348 gilets collectés, 250 neufs seront expédiés à l'Aquarius. Ce bateau humanitaire, avec 630 migrants, refusé par l'Italie et qui a finalement trouvé refuge en Espagne.
Le sort de l'Aquarius a provoqué une crise en Europe et une forte mobilisation des associations humanitaires. L'ONG Amnesty International a projeté sur la façade de l'Assemblée nationale ces phases de soutien aux réfugiés.