Afrique, Orient, un opéra renouvelé ? Au XIXe siècle, le cinéma n’existant pas encore et l’opéra étant « Le spectacle » où se réunit la bonne société européenne, des scènes lyriques sont construites par centaines. Certaines sont érigées dans les grandes villes nord-africaines et proche-orientales alors sous influence française et britannique. La plus fameuse est celle du Caire où fut créé Aïda, l’opéra de Verdi, en 1871. Aujourd’hui encore, ce lieu demeure le plus grand opéra du Monde Arabe, juste devant ceux d’Oman et de Bahreïn, (inaugurés respectivement en 2011 et 2012) sans oublier celui de Damas. Cependant, aucune de ces scènes lyriques ne programment d’opéra en langue arabe. En avril 2013, Nafas (le souffle), composé par l’algérien Tarik Benouarka, s’est joué au Théâtre national d’Alger. Cette création originale, classique, qui mêle les univers de l'Orient et de l'Occident, est considérée comme
le premier opéra écrit en langue arabe. En Israël, où l’activité lyrique est assez riche, en 2011, le compositeur israélien Ofer Ben-Amots présenta
Le Dibbouk , un opéra en hébreu basé sur une pièce écrite en 1914 par Shalom Anski, une première. En Afrique du sud, l’Opéra du Cap est le seul de tout le continent africain à proposer une programmation annuelle. Réservé aux Blancs jusque dans les années 90 en raison de l’apartheid, l’opéra y était perçu comme un divertissement « vieille Europe » pour Blancs fortunés. Mais les choses semblent évoluer. Dans ce pays où le chant est très présent, l’opéra connaît un succès populaire croissant. Depuis une dizaine années, naissent des œuvres lyriques locales. Créé en langue Zoulou au tournant du XXIe siècle, Princess Magogo kaDinuzulu est souvent présenté comme le premier opéra africain. Plus récent, Africansong book, est un opéra sur la vie de l’ancien président, Nelson Mandela. Il mélange chansons populaires xhosa, jazz de Sophiatown et musique populaire occidentale. En 2011, suivra
Winnie, l’opéra, une œuvre en anglais et xhosa retraçant la vie de son ex-épouse.