Fil d'Ariane
Au terme du sommet de Djerba, la secrétaire générale de la Francophonie explique que "notre organisation avait besoin de se rencontrer pour faire le bilan de la transformation et des actions menées par l'OIF depuis Erevan." Ce fut aussi l'occasion pour l'OIF de "disposer de suggestions, de nouvelles idées de la part des chefs d'États et gouvernements sur les priorités de l'organisation", poursuit-elle.
Nous sommes en route vers une francophonie de l'avenir modernisée beaucoup plus pertinente.Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l'OIF.
"Le soutien, l'affection, je ne prends jamais ça pour acquis", explique Louise Mushikiwabo après l'annonce de sa réélection. Elle fait la promesse de continuer à s'investir "beaucoup plus" pour son prochain mandat. "Je continuerai à mettre toute mon expérience et mon énergie au service de notre organisation", précise-t-elle. "Nous voulons être une organisation qui répond et qui est présente auprès de ses citoyens."
Elle promet ensuite de s'atteler "à la mise en oeuvre des décisions prises à Djerba, signe de la francophonie de l'avenir."
Lors de la conférence de presse suivant la cérémonie de clôture du sommet, Louise Mushikiwabo affirme que "nous sommes en route vers une francophonie de l'avenir modernisée beaucoup plus pertinente."
"Nous allons donc, dans les deux prochaines années, nous atteler à mettre en application les décisions de ce sommet qui viennent de s'ajouter au travail déjà effectué", conclut-elle.
Louise Mushikiwabo a pris la tête de l’OIF en 2019, après avoir été élue lors du Sommet de 2018, à Erevan. Un an et demi plus tard, le monde se retrouve confronté à la pandémie de Covid-19. "Ces quatre ans n’ont pas été faciles", reconnaît-elle, interrogée sur le plateau d’Internationales sur TV5MONDE. Elle voit cette période comme "un moment qui a permis à l’OIF d’avancer" et d’effectuer des transformations, "surtout en interne", explique la secrétaire générale de l’OIF.
Trois pays suspendus, ça fait beaucoup.Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de la Francophonie.
Au cours des quatre dernières années, trois pays ont été suspendus par l’OIF : le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Tous les trois ont connu des coups d’État militaires ces dernières années. "Trois pays suspendus, ça fait beaucoup", reconnaît Louise Mushikiwabo. Elle considère cette situation comme un "problème", pour l’Organisation.
D’un autre côté, le Tchad est toujours un membre actif de l’OIF, alors que le pays connaît une crise socio-politique : l’opposition accuse le pouvoir de mener une purge dans le pays. "À l’OIF, nous sommes restés très proches du pays surtout pour l’accompagner sur le chemin du retour à la démocratie", se défend la secrétaire générale de l’Organisation.
"Je pense que c’est une bonne chose de l’avoir reconduite", explique le président français Emmanuel Macron à TV5MONDE. Si le bilan de Louise Mushikiwabo est salué par de nombreux chefs d’États francophones, il reste néanmoins critiqué. Le 15 novembre 2022, le poète sénégalais Amadou Lamine Sall publie une chronique dans le quotidien québécois Le Devoir, dans laquelle il affirme que "le moteur (de la Francophonie) n’est pas en panne, il est mort." Selon lui, cela est dû à "l’invisibilité de l’OIF."
La Francophonie et son moteur sont bien en vie.Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de la Francophonie.
Par ailleurs, en juin 2022, deux pays membres de l’OIF, le Gabon et le Togo, ont rejoint le Commonwealth. La secrétaire générale de l’OIF ne voit pas cela comme une défaite pour l’OIF, mais plutôt comme « une illustration d’un monde francophone décomplexé. »
« On a des appartenances multiples », rappelle Louise Mushikiwabo. Elle explique également que des pays non-francophones sont intéressés pour intégrer l’OIF. Parmi eux, l’Angola ou le Koweit. « Cela ne va pas que dans un sens », résume-t-elle. Selon Louise Mushikiwabo, "la Francophonie et son moteur sont bien en vie."
Une fois son second mandat terminé, quelles seront ses aspirations ? «Il sera temps de se poser, tempère Louise Mushikiwabo. Dans quatre ans, je serai prête pour ma retraite.»