3 milliards d'euros, c'est la somme accumulée par le groupe Etat islamique en trois ans, entre 2014 et 2016. Une conférence contre le financement du terrorisme se tenait, ce jeudi 25 avril, à Paris, pour couper le robinet à l'organisation. Il y a aussi les collusions présumées avec de grandes entreprises occidentales, comme le Français Lafarge.
C'est une part d'ombre, dans la guerre contre le terrorisme. Exportations clandestines de pétrole et de céréales, racket, trafic de drogue, recel d'objets archélogiques. Le groupe Etat islamique investit aussi dans la pisciculture.
En Syrie, une usine de ciment Lafarge négocie un accord avec les groupes armés de 2012 à 2014. Parmi eux, l'Etat islamique, reçoit plus de 500 000 dollars. Poursuivi par la justice française, Lafarge doit aujourd'hui rendre des comptes, pour l'exemple.
Complicité de crimes contre l'humanité, mise en danger de la vie d'autrui, mais aussi financement d'une entreprise terroriste. Dans cette enquête sur Lafarge, six cadres et dirigeants du cimentier ont déjà été mis en examen dont l'ex PDG. Mais les révélations vont au delà de la seule responsabilité du géant du ciment. Lafarge est en relation permanente avec les services de renseignement français.
A l'heure où la France se veut à l'avant garde de la lutte contre le financement du terrorisme, l'affaire Lafarge en Syrie pourrait remettre en cause sa crédibilité.