Les Belges "remontés"
Est-ce que cela fait pour autant du Luxembourg un paradis fiscal ? "Sur le papier, non. Officiellement, le Grand-Duché affiche un taux d’impôt sur les sociétés élevé, 29,22%, et les entreprises y paient un impôt sur la fortune sur la valeur de leurs actifs. Mais elles y bénéficient d’un arsenal d’exonérations et d’avantages fiscaux, tous légaux." D’après la revue de presse d’Alex Taylor, toujours sur le site de France Inter, ce sont les Belges qui "sont les plus remontés, se sentant visiblement trahis par leur petit voisin. Le ton est shakespearien : Des deals secrets qui nous coûtent des milliards !", se scandalise par exemple
De Standaard.
Un "jailbreak" fiscal
Il semblerait que ce soit
Le Soir qui, mercredi soir, à 22h14, ces informations,
en expliquant "comment le Luxembourg siphonne les revenus belges grâce à un dumping fiscal".
Son éditorialiste est très remonté : "Un marché unique, sans unité fiscale, est un marché de dupes. […] Le Grand-Duché nous rit au nez." Et "face à ce jailbreak fiscal, l’austérité aveugle n’est plus de mise". Pour reprendre la formule que nous livre l’économiste Thomas Piketty, finissons-en avec le "libre-échange en échange de rien. Si notre pays ne se ressaisit pas, s’il s’obstine à appliquer des recettes de réduction linéaire d’effectifs dont on sait qu’elles ne régleront pas le défi de la juste perception d’un impôt équitable, la Belgique serait non seulement victime mais aussi complice des agissements luxembourgeois."
Pour le quotidien bruxellois, "l’ancien Premier ministre et ministre des Finances luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui a avalisé ces montages et préside désormais la Commission européenne," devra évidemment rendre des comptes. "Est-ce ainsi qu’il conçoit la compétition fiscale intracommunautaire ?" Le scandale paraît tellement énorme qu’on se demande même comment Juncker pourra tenir à son poste.