Les "Panama papers" suscitent leurs premières réactions politiques et la justice de certains pays a été saisie. Mais cela ne doit pas masquer un autre dossier en cours : LuxLeaks. Antoine Deltour est le principal déclencheur de l'affaire qui met en cause le Luxembourg et ses pratiques "légales mais moralement douteuses" d'optimisation fiscale. Le lanceur d'alerte est convoqué devant la justice grand-ducale le 26 avril prochain. Jean-Christophe Picard, président d'Anticor, le soutien. Entretien.
Au Luxembourg, le taux d'imposition est de plus de 20%. Mais grâce à des accords secrets, les entreprises peuvent payer moins de 1% d'impôts. C'est ce que les LuxLeaks ont révélé grâce à un lanceur d'alerte : Antoine Deltour qui encourt aujourd'hui cinq ans de prison.
Pour le président d'Anticor, une organisation de lutte contre la corruption, ce procès est bien la preuve que ces lanceurs d'alerte ne sont pas protégés. "Cette condamnation est possible", estime Jean-Christophe Picard.
Et d'ajouter : "Les paradis fiscaux sont au coeur du problème de nos démocraties. L'argent qui manque aux Etats est là".