La bataille de la com'C'est, en effet, le fils de l'ancien président, Karim Wade, qui cristallise toutes les tensions entre les deux hommes, devenus désormais ennemis intimes.
Karim Wade, qui fut conseiller puis ministre de son père est jugé depuis le 31 juillet par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Il est poursuivi pour enrichissement illicite, accusé d'avoir illégalement acquis 178 millions d'euros par d'obscurs montages financiers sous la présidence de son père. De son côté, la défense soutient que son patrimoine attendrait "seulement" deux millions d'euros, gagnés, pour l'essentiel, dans une autre vie, quand il était trader en Europe.
Abdoulaye Wade tempête : "
Macky Sall a déclenché la traque des biens mal acquis. Il a envoyé des commissions rogatoires à travers le monde. Ils ont cherché partout mais n'ont rien trouvé !".
Dernière trouvaille pour contrarier l'actuel Chef de l’État : présenter Karim Wade à l'élection présidentielle sénégalaise en 2017. Et celui-ci, par l'intermédiaire de ses avocats, s'est même fendu d'une lettre à Abdou Diouf, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Karim Wade entend bien profiter de l'éclairage médiatique d'un tel évènement pour plaider sa cause. Il dénonce, entre autres, la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) tombée en désuétude, la volonté de Macky Sall de "
l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017" et accuse son régime de non respect "
des valeurs de la démocratie, des libertés publiques, de l’État de droit et des droits de l’Homme".
Le quotidien
Waa Grand Place constate avec une certaine pertinence que "
La bataille de la com' dans l’arène politique sénégalaise est en train d’être gagnée par l’opposition en général, les Wade en particulier.Ces derniers ont su s’imposer dans l’agenda de la Francophonie".
Mais l'entourage du Président Macky Sall n'a pas dit son dernier mot, qui fera certainement réagir le clan Wade, qui répliquera à l'inévitable réponse du pouvoir en place, lequel suscitera forcément une réaction de l'opposition et ainsi de suite... Jusqu'en 2017 ?