Fil d'Ariane
Un peu plus de 24 millions d’habitants peuplent l’île selon les chiffres 2015, de la Banque mondiale.
En 2010, plus de 75% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national. Et près de 82% de la population dispose de moins de 1,90$ par jour.
La Grande Île est particulièrement exposée aux catastrophes naturelles : cyclones, sécheresses et inondations. Selon des estimations relayées par la Banque mondiale, "un quart de la population, soit cinq millions de personnes, vit dans des zones à risques."
La sécheresse fait actuellement des ravages dans le sud du pays. Selon la Banque mondiale, 95% des récoltes sont perdues et plus de 1 million de personnes sont en insécurité alimentaire. Cette situation entraîne des milliers de cas de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans.
Afin de lutter contre les conséquences de cette sécheresse, la Banque mondiale a récemment débloqué 35 millions de dollars pour aider le gouvernement malgache.
► Revoir ce reportage de 2015 sur la pénurie alimentaire qui frappait déjà le sud du pays
Ancienne colonie française pendant près de 80 ans, le pays est indépendant depuis 1960
Lors de la Première République (1960-1972), dirigée par le président Philibert Tsiranan, la France reste omniprésente. Le pouvoir sera chassé en 1972 après une contestation et de nombreuses émeutes.
Fin 1975, après trois années d'instabilité, un référendum consacre l'avènement d'une nouvelle constitution. Le capitaine Didier Ratsiraka est élu à la présidence.
A la fin des années 1980, ce dernier renoue avec la France et voit son autorité décliner. En 2001, il perd le pouvoir face à l'homme d'affaires Marc Ravalomanana, qui l'emporte après une élection contestée.
Réélu en 2006 au cours d'un autre scrutin... contesté, son second mandat rencontre une hostilité croissante. Ses adversaires lui reprochent ses dérives autoritaires.
Il est finalement renversé en 2009 après un mois d'émeute. Une partie de l'armée mutinée s'empare du palais présidentiel et transmet les pouvoirs à Andry Rajoelina. Le jeune maire de la capitale Tananarive devient président d'une « Haute autorité de Transition » jusqu’en 2013.
S'en suit une période de nouveaux troubles politiques. Andry Rajoelina est trop jeune pour se présenter à la prochaine présidentielle et les partisans de Marc Ravalomanana, alors en exil en Afrique du Sud, se font très présents.
Pendant quatre ans, le scrutin est reporté dans un pays de plus en plus exsangue. Fin 2013, Hery Rajaonarimampianina est finalement élu. A 55 ans, cet économiste francophone, ancien ministre des Finances de la transition devient président. Son élection laisse entrevoir/croire à une sortie de crise.
► A (re)lire : Un président enfin élu
► A (re)lire : Investiture d'un président d'ouverture
Mais dix-huit mois après sa victoire, les camps de Rajoelina et de Ravalomanana unissent leurs forces au Parlement pour voter la destitution du président en mai 2015. Un mois après, la Haute cour constitutionnelle rejette sa destitution. Depuis, l’opposition n’a de cesse de remettre en cause la présidence.
►A (re)lire la destitution du président votée
Selon les chiffes livrés par l'académie malgache, seulement 0,57 % de la population parle uniquement le français ; 15,87 % pratiquent cette langue occasionnellement et 83,61 % ne parlent qu'en malgache.
Le français reste aujourd'hui une langue des lettrés, et des élites.
► Lire notre article sur le statut du français à Madagascar