Fil d'Ariane
Lorsqu'il pénètre dans l'enceinte, tous se demandent comment Mahmoud Abbas, président palestinien isolé, fragilisé sur la scène internationale, pourrait rebondir. Depuis quatre ans, les négociations de paix sont au point mort avec Israël. C'est sur Washington qu'il va concentrer ses critiques, mettant en avant des droits palestiniens non négociables : "Les Etats-Unis d'Amérique sont considérés comme des médiateurs, mais dorénavant, nous considérons que les Etats-Unis ne sont pas en mesure d'être un médiateur unique."
Car en transférant son ambassade à Jérusalem, unilatéralement proclamée capitale d'Israel, Washington s'est totalement disqualifié aux yeux des Palestiniens : "Jérusalem n'est pas à vendre, a lancé Mahmoud Abbas. Je renouvelle mon appel au président Trump d'annuler ses décisions sur Jérusalem, les réfugiés et les colonies, décisions qui violent la loi internationale et les résolutions de l'ONU et les accords auxquels nous sommes arrivés pour sauver le processus de paix."
Une demi-heure plus tard, à la même tribune, Le Premier ministre israélien consacrait son allocution à "la menace iranienne" : "Sécurité, prospérité, paix pour Israel et ses voisins, nous pouvons y arriver", a dit Benyamin Netanyahu aux côtés d'un Donald Trump qui a créé la surprise, se disant prêt à une solution à deux Etats au Proche Orient : "J'aime l'idée de deux Etats, dit-il. Si Israéliens et Palestiniens veulent un seul Etat, cela me va. S'ils veulent deux Etats, cela me va aussi, pourvu que Palestiniens et Israéliens le veuillent."
J'aime l'idée de deux Etats.
Donald Trump
Cette solution à deux Etats, avec Jérusalem pour capitale partagée, est celle retenue par la plus grande partie de la communauté internationale. Celle des accords d'Oslo, il y a 25 ans, et la seule crédible, pour la France, insiste Emmanuel Macron : "Il n'y a pas d'alternative crédible à la solution des deux Etats vivant en paix et en sécurité avec Jerusalem pour capitale".
La réalité, pourtant, c'est aussi que le gouvernement israélien, aligné sur la droite nationaliste, ne veut pas d'un Etat palestinien souverain, que le Hamas refuse toujours de reconnaître l'Etat hébreu, et que d'autres voies possibles aux deux Etats sont évoquées. Trump promet un plan de paix "pour bientôt"- un plan aussi vague qu'un règlement semble lointain.