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Maldives : élection controversée au paradis du tourisme

Plus de 260 000 citoyens sont attendus dans les isoloirs pour une élection assombrie par des soupçons de fraudes. Des observateurs internationaux ont été interdit d'accès au pays. Ils dénoncent un scrutin qui serait ni libre ni équitable.

Soleil et sable fin... Derrière l'image de carte postale du petit archipel de l'océan Indien, le pays est dirigé d'une main de fer et sans partage depuis 2013 par Abdulla Yameen. À la tête de cette micro-nation d'un millier d'îles coralliennes comptant plus de 340 000 habitants, le chef de l'État sortant mène une répression féroce de toute dissidence et semble avoir le champ libre pour obtenir un second mandat de cinq ans.

Face à lui, il aura un poids plume de la politique Ibrahim Mohamed Solih, un homme de 54 ans peu connu du grand public, derrière lequel l'alliance de l'opposition s'est ralliée et qui s'est vu ignoré par les médias locaux, trop craintifs de s'attirer l'ire du pouvoir

Les premiers bulletins ont été déposés dans l'urne sous haute tension. Samedi, ils étaient des milliers à défiler dans les rues, pour une dernière démonstration de force. A Malé, la capitale, le calme est revenu, mais dans la nuit, la police a effectué une descente au quartier général de l'opposition, dont les principaux représentants sont en prison ou en exil forcé. 

Lire aussi notre article ► Maldives : le soleil, le sable et le sang

Figure de proue de la contestation, Mohamed Nasheed, battu par Abdulla Yameen en 2013 dans des circonstances controversées, a dû renoncer à la présidentielle en raison d'une condamnation judiciaire considérée par les Nations unies comme politiquement motivée. La semaine dernière, l'opposition a dénoncé le blocage de la presse internationale et accusé le pouvoir de chercher à limiter "l'observation indépendante du vote et des probables tentatives du président Yameen de le voler".

La crispation du régime maldivien s'est intensifiée début 2018 avec l'imposition par le président de 45 jours d'état d'urgence, en opposition à une décision de la Cour suprême qui cassait les condamnations judiciaires d'opposants - et a dû revenir sur son jugement. Une "attaque en règle contre la démocratie", selon les Nations unies.

Ce 21 septembre, l'ex-président Nasheed a appelé la communauté internationale à rejeter d'emblée le résultat du vote. "Mathématiquement, il n'est pas possible à Yameen de gagner car tous les partis d'opposition sont unis contre lui", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse au Sri Lanka, où il partage son temps en exil avec le Royaume-Uni. "Les résultats qu'ils annonceront seront différents de ce qu'il y a vraiment dans les urnes."