Mali : le responsable de la destruction du mausolée de Tombouctou demande sa libération
Ahmad Al Faqi Al Mahdi, djihadiste malien, condamné en 2016 à neuf ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir détruit des mausolées protégés à Tombouctou, a demandé ce 12 octobre à être libéré.
Ahmad Al Faqi Al Mahdi, condamné en septembre 2016 à neuf ans de prison pour avoir dirigé intentionnellement des attaques contre la porte de la mosquée Sidi Yahia et neuf des mausolées de Tombouctou demande a être libéré. (27/09/2016, La Haye)
Transféré depuis 2019 dans une prison en Ecosse, Ahmad Al Faqi Al Mahdi affirme s’être amendé : "Je vous assure que je me suis entièrement dissocié du monde du crime et je n'y reviendrai jamais", a-t-il déclaré aux juges. Il leur a demandé d'accepter sa demande de libération anticipée.
Son avocat commis d’office, Mohamed Aouini souligne que "pendant ces six années, il est devenu une bien meilleure personne". "Il a avoué de façon très franche et a exprimé des remords profonds. Il a demandé aux victimes de lui pardonner. Il n'est plus le même homme que quand il est arrivé à La Haye", a-t-il ajouté.
Ahmad Al Mahdi fait œuvre de repentance : "Je suis ici devant vous aujourd'hui pour exprimer à vous et à l'ensemble du monde mon remord, ma tristesse et mes regrets pour tous les crimes que j'ai commis par le passé et tous les dégâts qui ont résulté de ces crimes".
L'ancien djihadiste a été condamné en septembre 2016 à neuf ans de prison pour avoir dirigé intentionnellement des attaques contre la porte de la mosquée Sidi Yahia et neuf des mausolées de Tombouctou (nord du Mali). Les monuments, classés au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, ont été détruits à coups de pioche, de houe et de burin.
Né vers 1975, M. Al Mahdi faisait partie d'Ansar Dine, l'un des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012. Une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France avait neutralisé ce groupe. Al Mahdi était chef de la Hisbah, la brigade islamique des mœurs.
L'accusation a indiqué qu'elle était favorable à une réduction de peine. "Il ne s'agit plus tellement de juger un homme sur des faits passés, mais de jauger un homme en se tournant vers l'avenir et l'impact qu'une réduction de peine pourrait avoir sur la société, des hommes et des femmes, ou que ce soit", a-t-elle déclaré.
La Cour pénale internationale a évalué le montant des dégâts provoqués par Al Mahdi à 2,7 millions d'euros. Mais il n'aurait pas les fonds pour réparer, comme le remarquait d'ailleurs la Chambre.