Fil d'Ariane
Le groupe France Médias Monde a reçu ce 27 avril la notification de cette décision par la Haute autorité de la communication du Mali qu'elle "conteste avec force", entendant faire appel, indique son directeur de la communication Thomas Legrand.
"Nous continuerons à couvrir l’actualité au Mali qui intéresse l’Afrique toute entière comme le reste du monde. Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde", poursuit France Médias Monde, sans donner plus de précisions.
"France Médias Monde conteste avec force la décision définitive de suspension de @RFI et @France24 au #Mali par la Haute autorité de la communication". pic.twitter.com/mhwfM9aIsk
— Steven Jambot (@StevenJambot) April 27, 2022
La décision de sanctionner RFI et France 24 intervient alors que la junte malienne a accusé mardi soir l'armée française d'"espionnage" et de "subversion" après la diffusion par l'état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité d'une base du centre du Mali récemment restituée par la France.
Lire : Au Mali, faut-il s’inquiéter pour la liberté de la presse ?
Elle avait ordonné le 17 mars la suspension de la diffusion de RFI et France 24, après la publication par ces médias français d'informations selon lesquelles l'armée malienne était impliquée dans des exactions contre des civils, une décision qualifiée alors de "grave" par Emmanuel Macron.
Une décision condamnée à l'époque par Amnesty International.
MALI. LA PROCÉDURE DE SUSPENSION DE RFI ET FRANCE 24 DOIT ÊTRE LEVÉE selon Amnesty International https://t.co/zn6GzsQ8QK
— Niagale Bagayoko (@NiagaleBagayoko) March 19, 2022
Le président français avait estimé qu'elle était "le signe d'une course en avant vers le pire" pour le pays sahélien. Il avait lancé un appel "à la Cédéao, l'organisation régionale, et à l'Union africaine pour prendre les décisions qui conviennent (...), pour que, à la fois les violences et (...) la fermeture, le déni de l'information et du droit des journalistes à librement informer puissent cesser".
Le gouvernement malien avait annoncé engager "une procédure (...) pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion" des deux médias publics français.
Sur fond de crise diplomatique avec Bamako, Paris a annoncé en février le retrait de ses soldats déployés au Mali, opération devant être achevée cet été.