Fil d'Ariane
C'était le premier jour de la "grande marche du retour", une marche de six semaines pour exprimer le "droit au retour" des réfugiés palestiniens en territoire israélien. Lancé près de la frontière de la bande de Gaza, ce mouvement a débuté dans le sang, avec 16 morts, ce 30 mars, jour de la Pâque juive. C'est aussi un jour symbolique pour les Palestiniens, puisqu'il s'agit de la " journée de la terre".
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Ce vendredi, la prière de la mi-journée vient de se terminer. Drapeau palestinien à la main, ils sont plus de 30 000 à s'approcher de la barrière de sécurité qui sépare Gaza d'Israël. L'armée israélienne tente de les disperser avec des bombes lacrymogènes, parfois lâchées par un drone qui survole la foule.
Un premier jour meurtrier dont les Etats-Unis se sont dits profondément attristés. Aux Nations unies, on redoute une escalade de la violence : "La force meurtrière ne doit être utilisée qu'en dernier recours. Nous continuerons donc d'exhorter les forces de sécurité israéliennes à faire preuve de la plus grande retenue afin d'éviter de nouvelles victimes," déclare Taye-Brook Zerihoun, secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques.
Comme chaque 30 mars, les Palestiniens rendent hommage aux six Arabes israéliens morts en 1976 dans des manifestations contre la confiscation de leurs terrains.
C'est donc une date souvenir qui a été choisie pour lancer cette grande marche du retour. Le droit pour les réfugiés palestiniens de rentrer en Israël, dans leurs villages d'origine.
Officiellement organisée par la société civile, ce mouvement est soutenu par le Hamas. Côté israélien, on considère les participants, sans exception, comme des émeutiers. Aux jets de pierre répondent des coups de feu. "J'attribue aux autorités israéliennes la pleine responsabilité de la perte des martyrs tués dans les manifestations populaires pacifiques organisées pour commémorer cet anniversaire, afin de reprendre notre droit à l'autodérmination, comme tous les peuples du monde," déclare Mahmoud Abbas, président de l'autorité palestinienne.
La "grande marche du retour" doit durer six semaines. Des tentes pour accueillir les manifestants ont été installées à quelques mètres de la clôture qui sépare Israël de la bande de Gaza. Tout du long, l'armée israélienne a déployé une centaine de tireurs d'élite.