Promesse n°31 du président François Hollande, l’accession au mariage civil, ainsi qu’à l’adoption, pour les couples de même sexe est en discussion au Parlement depuis le 8 novembre dernier. Le débat en séance démarrera le 29 janvier prochain mais, déjà, les opposants à cette union sont en ordre de marche pour contrer le projet. Dimanche aura lieu la première "
manif pour tous", manifestation nationale anti-mariage homosexuel, qui rassemble tous azimuts, de
Frigide Barjot, humoriste "catho branchée" et représentante de la manifestation, à Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate, en passant par certains députés UMP et l’Institut
Civitas, mouvement dont le but est la "restauration de la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ." Au total, 36 associations ont appelé à manifester. Elles attendent 200 000 à 300 000 personnes, tandis que les pro-mariage ont déjà annoncé un contre-rassemblement le 27 janvier prochain. On le voit donc, le mariage pour les homosexuels divise et fragmente, en France, mais surtout, il étonne au-delà des frontières de l’Hexagone. Pacifisme et retrait de l’Église De manière générale, les dix pays qui ont légalisé le mariage pour tous l’ont fait de manière pacifique et sans accros. Le plus surprenant s’est déroulé en Afrique du Sud, en 2006, dans un continent où l’homosexualité même est condamnée, voire douloureusement sanctionnée. A Pretoria, "l’ANC, principal parti politique du pays, en faveur du mariage pour les homosexuels, est tellement majoritaire que, même dans ses rangs, les opposants se sont faits très discrets à l’époque", explique Valérie Hirsch, correspondante. Selon elle, il y a bien eu des débats, mais principalement à la radio, pas sur la place publique. Résultat : pas de grandes manifestations, la loi a été votée à l’Assemblée, du premier coup. Aujourd’hui, l’adoption est également permise, mais suite à une décision de jurisprudence. "Avec une certaine mesure, même si les opinions divergent entre campagne et ville et que l’on voit régulièrement des exactions de femmes lesbiennes dans les
townships, l’union civile pour les homosexuels est banalisée." Autre État qui a su en estomaquer plus d’un : l’Argentine, dont 91% des citoyens se déclarent croyants, selon
Le Figaro. L'Église a donc un poids très important ; à la veille du vote de la loi pour le mariage égalitaire, le 15 juillet 2010, elle a réuni près de 50 000 personnes devant le Sénat pour la bloquer. Mais en vain. Promesse de la présidente
Cristina Fernández de Kirchner, la loi est passée à une très large majorité. "Contrairement à ce qu’on croit, la société argentine est assez libérale concernant l’homosexualité. La procréation médicalement assistée est libre et l’adoption a aussi été légalisée", rapporte Jean-Louis Buchet, correspondant.