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Tiyip Tashpolat est professeur de géographie, spécialiste de l’étude des zones arides par la télédétection satellitaire, et recteur de l'Université du Xinjiang. Avec lui, Marie-Françoise Courel, elle aussi géographe, a cosigné un ouvrage universitaire. Comme beaucoup d'autres Ouïghours, intellectuel ou pas, il a disparu, en 2017.
Aujourd'hui, après avoir appris sa condamnation à mort le 3 octobre dernier pour "pensées politiques incorrectes", la Conférence des présidents d'université exprime sa solidarité avec leur confrère, nommé en 2008 docteur honoris causa à l'Ecole pratique des Hautes études à Paris.
Comme à beaucoup d'autres Ouïghours qui connaissent le même sort, on reproche à Tiyip Tashpolat des desseins séparatistes. En majorité musulmans, les Ouïghours, sont aussi, souvent, assimilés à l'islamisme révolutionnaire. Or pour Marie-Françoise Courel, là n'est pas le problème. C'est le peuple ouïghour que vise le pouvoir central, en éradiquant sa culture, son architecture, ses traditions, son mode de vie...
Quand on tue un peuple, c'est un génocide.
Marie-Françoise Courel
Au sein même de leur province, les Ouïghours sont désormais minoritaires face à l'ethnie des Han, majoritaire en Chine. Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, Pékin s'acharne contre ce peuple autochtone turcophone depuis les émeutes meurtrières d'Ourouchi, voici une dizaine d'années de cela. Les Ouïghours qui manifestent une trop grande liberté de pensée sont envoyés dans des camps de rééducation dont la vocation consister à contrôler les individus qui ne suivent pas la ligne du Parti communiste chinois. Marie-France Courel, elle, parle de génocide.
Ces parents ouïghours n'ont pas revu leurs enfants depuis des années car ils ont été enlevés et mis dans des “camps de rééducation” chinois. pic.twitter.com/8x63G2kXqL
— AJ+ français (@ajplusfrancais) 5 octobre 2018
Pour aller plus loin :
► Entretien avec la présidente en exil du Congrès mondial ouïghour, Rebiya Kadeer