Fil d'Ariane
Quand on met autant de temps, de précision et de cœur pour exprimer son ras-le-bol c'est que le Marocain est au bout de sa patience !#7dh_Gazoil #8dh_Essence #Dégage_Akhannouch pic.twitter.com/LZTxP5gHx3
— Laarabi (@nawfal) July 27, 2022
Le Maroc connaît aujourd’hui une croissance au ralenti (+1,5%) et une inflation exceptionnellement élevée. Celle-ci devrait dépasser les 5,3% en 2022, selon les prévisions officielles.
De son côté le gouvernement justifie la hausse du coût de la vie par un contexte international marqué par la pandémie du Covid-19 d'une part, puis la guerre en Ukraine et une sécheresse inédite affectant l'agriculture du pays d'autre part.
Les internautes accusent le Premier Ministre Aziz Akhannouch de "profiter" de la situation. L’homme d’Etat, proche du palais, est actionnaire principal d'Afriquia leader du marché marocain des hydrocarbures avec les géants Total et Shell.
Le magazine américain Forbes estime à 2 milliards de dollars la fortune personnelle du Premier Ministre. Cette estimation ferait de l’ancien ministre de l'Agriculture l'un des hommes les plus riches du Maroc.
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En avril 2018 déjà, une campagne de boycott cible les produit Danone, Sidi Ali ainsi que l’entreprise du Premier ministre Afriquia. Une enquête publiée par le journal marocain l’économiste affirme alors que 57% des Marocains informés du mouvement le suivent "en tout ou partie". Cette campagne engendre des conséquences économiques et politiques. Le ministre des Affaires générales de l’époque, Lahcen Daoudi doit démissionner après avoir participé à une manifestation contre le boycott.
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À la veille des législatives de 2021, une nouvelle campagne de boycott vise à nouveau les groupes Danone et Afriquia. Mais cette campagne n’empêche pas Aziz Akhannouch, chef des libéraux du rassemblement national des indépendants (RNI), de remporter la victoire à la suite des élections.
Le Premier ministre élu depuis septembre 2021, reste jusqu’à présent muet face au "#Dégage_Akhannouch". L'ensemble des compagnies pétrolières implantées au Maroc gardent également le silence.
La réaction la plus nette est venue de l'agence de presse officielle MAP. Celle-ci fustige une "campagne tendancieuse" "alimentée par plus de 500 faux comptes créés instantanément par des milieux malveillants inconnus".
Cet article a provoqué une autre bataille sur les réseaux sociaux. Certains, dont des députés de l'opposition, dénoncent le "parti pris" de la MAP en faveur du Premier Ministre.
Au Maroc, jusqu’en 2015 le gouvernement subventionnait les carburants. Depuis la libéralisation du marché à cette date, de nombreuses voix réclament le plafonnement des marges "exorbitantes" des distributeurs de carburants et une réduction des taxes gouvernementales sur la vente à la pompe.
Saisi de l'affaire des marges, le Conseil marocain de la concurrence conclut en juillet 2020 à une entente entre géants pétroliers. Des sanctions sont infligées aux trois leaders du marché : Afriquia, le Français Total et l'anglo-néerlandais Shell. Elles ne sont pourtant pas appliquées.
Face aux appels pour faire baisser les prix à la pompe, le gouvernement a déboursé environ 1,4 milliard de dirhams (environ 130 M EUR) depuis avril pour aider les transporteurs routiers, selon l'AFP. L'exécutif a également doublé la dotation des subventions du gaz, de la farine et du sucre à 32 milliards de dirhams (environ 3 milliards d'euros) pour 2022.
Au moment de la libération du marché des hydrocarbures, le gouvernement dit également vouloir compenser la levée des subventions étatiques par une aide mensuelle directe aux plus démunis. Ce soutien n’a jamais vu le jour, selon les informations délivrées par l’AFP.
Le roi Mohammed VI, dont le Premier ministre est réputé proche, a appelé samedi à la "solidarité nationale" et "à la lutte déterminée et responsable contre les spéculations et la manipulation des prix".