La paralysie toujours à Mayotte. Le 101ème département français en est à sa cinquième semaine de blocage. Une grève générale et des barrages qui disent le ras-le-bol des Mahorais, confrontés à une violence endémique. Une colère que Paris n'arrive pas à apaiser. Le collectif contre l'insécurité appelle à un renforcement du mouvement.
Un dialogue au point mort. Une semaine après la visite de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, l'intersyndicale et le collectif contre l'insécurité à Mayotte ont annoncé un durcissement du mouvement dès ce lundi.
Aujourd'hui la décision qui a été prise par l'intersyndicale et le collectif c'est que à l'exception des voitures d'urgence et de secours, plus personne ne passe.
Salim Nahouda, secrétaire départemental de la CGT Mayotte, membre du collectif contre l'insécurité à Mayotte
Un renforcement des barrages pour protester contre les engagements pris par Annick Girardin, insuffisants selon eux.
Le gouvernement nous laisse exprès nous user et nous prendre la tête entre nous, parce qu'il ne sait faire que ça : diviser d'abord pour ensuite mieux régner, ça on l'a bien compris.
Anli Rigotard, militant CFDT, membre du collectif contre l'insécurité à Mayotte
Les meneurs de la grève réclament l'arrivée d'un nouvel émissaire mandaté par le gouvernement pour rouvrir le dialogue sur l'ensemble des revendications de l'intersyndicale, notamment un plan de développement pour l'île, pour aller au-delà des mesures d'urgence sur la sécurité et la lutte contre l'immigration clandestine.
Au lendemain de l'élection législative partielle perturbée par les blocages, la ministre des Outre-mer Annick Girardin s'est dite inquiète des risques d'affrontements entre communautés. Près d'un mois après le début de la contestation populaire, la grève et les barrages menacent désormais de provoquer une crise économique et sanitaire.