Fil d'Ariane
La colère ne retombe pas malgré les annonces faites, ce lundi 12 mars, par la ministre des Outre-mer, Annick Girardin. Aucun financement n'est annoncé. Les barrages vont rester en place.
Depuis le 20 février, Mayotte est secouée par une "grève générale" contre l'insécurité, notamment aux abords et à l'intérieur des établissements scolaires, et plus largement contre la forte immigration clandestine provenant des Comores, à 70 km de ses côtes.
"Les Mahorais veulent un réel plan de développement pour rattraper tous les retards que connait Mayotte en matière de logement, de santé...", explique Hakim Ali Said, journaliste Mayotte la Première. (Voir vidéo ci-dessus).
La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a choisi le jour de rentrée scolaire, lundi 12 mars, pour se rendre sur l'île.
Elle a annoncé à Petite-Terre, lors d'une conférence de presse, le maintien sur le territoire, jusqu'à la fin de l'année scolaire, de 60 gendarmes supplémentaires de l'escadron de gendarmes mobiles arrivé en renfort début mars.
De son côté, le demi-escadron de gendarmes mobiles affecté au renfort de la gendarmerie départementale depuis 2016 est pérennisé, tandis qu'une brigade de gendarmerie nationale est créée à Koungou.
Les effectifs de la réserve territoriale de la gendarmerie, forts actuellement de 60 réservistes, sont augmentés de 50%.
L'arrivée de nouveaux renforts est accélérée, avec la venue de 10 policiers supplémentaires en mars et 16 gendarmes d'ici le 1er août. Ces effectifs permettront notamment d'armer la nouvelle brigade de prévention de la délinquance juvénile de la gendarmerie, a précisé Annick Girardin. Le déploiement de la police quotidienne à Mayotte se fera par l'arrivée de 20 gendarmes et 10 policiers supplémentaires.
Les crédits du fonds interministériel de la prévention de la délinquance sont portés à 330.000 euros, a-t-elle dit, notamment pour faciliter le développent de la vidéo-surveillance et un partenariat dans le cadre de la zone de sécurité prioritaire en voie de création.
En ce qui concerne la lutte contre l'immigration clandestine et ses conséquences, un état-major de la lutte contre celle-ci à terre et sur mer sera créé ce mois-ci, sous la direction d'un sous-préfet chef d'état major qui sera nommé, a souligné la ministre.
Elle a aussi cité "l'envoi immédiat par la marine nationale d'un navire patrouilleur militaire qui est sur place depuis 24 heures", afin de renforcer les capacités de surveillance en haute mer jusqu'à l'arrivée de nouveaux intercepteurs l'été prochain.
La capacité d'intervention maritime "est organisée de manière à ce que 24 heures sur 24 il y aura de la présence pour lutter contre l'immigration clandestine et arrêter les kwassa kwassa qui peuvent aujourd'hui aborder nos côtes", a souligné la ministre.
La capacité d'appui aérien est renforcée avec une augmentation des rotations d'hélicoptères. Un groupe d'enquêtes interservices contre l'immigration irrégulière est créé et un officier de liaison affecté au ministère de l'Intérieur comorien "parce que cette lutte contre l'immigration clandestine se fait bien sûr à partir des Comores", a précisé Mme Girardin.