Fil d'Ariane
Le Mexique ne cesse de compter ses morts depuis le début de la campagne électorale en septembre 2018.
Les 25 et 29 mai, deux journalistes ont été tués, portant à dix-huit le nombre de journalistes assassinés depuis janvier 2017, un dix-neuvième étant porté disparu.
Le 14 juin, c'est un homme politique, Alejandro Chavez Zavala, candidat à la mairie de Taretan dans l’Etat du Michoacan, qui tombe sous les balles d'un groupe armé. Un candidat de plus tué ces derniers mois. Il y en aurait quelque 120 depuis le début de la campagne électorale.
Ces dernières heures, ce sont encore 14 personnes qui périssent dans trois fusillades différentes. Des crimes une nouvelle fois imputés aux Sicarios, les hommes de main des cartels de narcotrafiquants.
Les journalistes dans le collimateur
Depuis 2000, 118 journalistes ont été assassinés au Mexique. Mais les attaques se sont accrues ces trois dernières années, avec un bilan de 34 morts, dont 12 en 2017, selon l’ONG Artículo 19, qui a répertorié l’an dernier 507 agressions. Soit une hausse de 23 % en 2017.
Pour Reporters sans frontières, le Mexique, dont les chiffres talonnent ceux de la Syrie, est désormais « le pays en paix […] le plus dangereux au monde » pour les journalistes.
Sur le seul mois de juin, les médias locaux ont recensé 128 assassinats à Ciudad Juarez. Un bilan qui ne cesse de s'alourdir à l'approche des élections de dimanche prochain, et qui pourrait bien avoir une influence sur le taux de participation.
Représentant les plus grandes élections de l’histoire du pays, les scrutins prévus le 1er juillet prochain sont aussi bien un défi logistique, institutionnel que politique pour le pays.
À cette date seront élus au total 3416 candidats pour occuper les postes de président, de vice-président, de sénateurs et de députés à l’échelle nationale et locale et de gouverneurs et maires.
Depuis son arrivée au pouvoir, en 2012, le président Enrique Pena Nieto a bien poursuivi la lutte contre le narcotrafic lancée par son prédecesseur Felipe Calderon. Mais de l'avis général, sa politique sécuritaire est un échec et hypothèque sérieusement les chances de victoire de son dauphin José Antonio Meade Kuribreña, dont le principal atout est de ne pas être encarté au PRI, le parti révolutionaire institutionnel, éclaboussé par des scandales de corruption, dont est issu le président sortant. Le grand favori des derniers sondages se trouve à gauche. Il se nomme Andrés Manuel Lopez Obrador.