Ce dimanche, les Mexicains sont appelés aux urnes pour des élections générales. Des élections qui pourraient redéfinir l'échiquier politique de la deuxième économie d'Amérique Latine. Qui sont les favoris ?
A quelques heures du plus vaste scrutin de l'histoire du Mexique, une élection à un tour mêlant présidentielle et élections législatives, régionales et municipales, le Mexique sort d'une campagne marquée par un déferlement de violences sans précédent. Quelque 120 candidats ont été abattus, une vingtaine de journalistes et des dizaines de personnes dans des crimes imputés aux gangs.
Nous nous engageons à mettre fin à la corruption, à mettre un terme à ce cancer qui détruit le pays ! Andrés Manuel López Obrador, candidat du Mouvement régénération nationale
3 candidats en tête
Lutte contre la corruption, réduction des inégalités ou encore recherche de relations stables avec les États-Unis. Autant de défis qui attendent le vainqueur.
Andrés Manuel López Obrador, dit AMLO, est rodé à l'exercice. A 64 ans, le vétéran de la gauche se présente pour la troisième fois à la présidentielle après avoir terminé deuxième en 2006 et 2012. Qualifié de populiste par ses détracteurs, il est en tête dans les sondages depuis le début de la campagne, avec plus de 50 % des voix. AMLO tente de séduire en promettant de libérer le pays du narcotrafic, et de ce qu'il appelle, la "mafia du pouvoir".
En deuxième position, Ricardo Anaya Cortés, le plus jeune candidat de la course, se veut lui aussi l'adversaire du système. A 39 ans, il mène une coalition gauche-droite pour laquelle, selon lui, la victoire est assurée : "Ne vous laisser pas berner par de faux sondages d'opinion sponsorisés par le gouvernement. Notre coalition est la seule qui puisse battre Lopez Obrador. Dimanche, nous allons gagner !"
Le scrutin s'annonce plus difficile pour le candidat du parti conservateur présidentiel, le PRI, en perte de vitesse. Le centriste José Antonio Meade, ne réunit que 20% des Mexicains. "Meade, bien qu'il soit un candidat très qualifié, n'a jamais réussi à démarrer dans les sondages. Il n'avait d'autre message que celui de la continuité du gouvernement. Le gouvernement sortant l'a bridé," explique Fernando Dworak, politologue.
Un candidat pénalisé par le soutien de l'actuel président du Mexique, donc... La côte de popularité d'Enrique Peña Nieto est au plus bas en raison des scandales de corruption et de l'insécurité galopante. Six ans après son élection, près de huit Mexicains sur dix condamnent sa gestion du pays.