Fil d'Ariane
Le procureur général, Arely Gomez, a accepté la démission de Tomas Zeron de son poste de directeur des enquêtes criminelles au sein du ministère, deux semaines avant le second anniversaire de la tragédie.
Arely Gomez a "reconnu les efforts" de Tomas Zeron et lui a souhaité "succès dans ses projets personnels et professionnels", signale le communiqué mercredi 14 septembre, sans toutefois préciser les raisons de cette démission.
Les parents des 43 étudiants avaient exigé ce départ. Ils critiquaient la manière dont Tomas Zeron avait dirigé l'enquête sur la disparition, dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014 à Iguala, dans l'Etat de Guerrero (sud), de ces élèves-enseignants de l'école d'Ayotzinapa.
► Retour sur l'affaire de ces disparitions toujours non résolues.
En avril dernier, les autorités judiciaires avaient ouvert une enquête interne sur diverses irrégularités commises sur la scène supposée de crime par l'équipe de Zeron. Une source gouvernementale a indiqué à l'AFP que cette investigation interne était "toujours en cours".
Cette procédure faisait suite à certaines irrégularités pointées par des experts indépendants étrangers, membres de la commission interaméricaine des droits de l'Homme. Elles visaient notamment la façon dont un fragment d'os calciné, provenant d'un des étudiants, avait été retrouvé dans une rivière en octobre 2014, les experts reprochant à Zeron de n'avoir pas respecté "les protocoles internationaux minimums".
Ils avaient également signalé que, selon un rapport médical, le suspect ayant conduit le chef de l'enquête à cette rivière présentait des blessures suggérant qu'il avait été torturé. Mais Tomas Zeron avait fortement rejeté ces critiques.
Ce fragment d'os, dont l'ADN a été analysé par un laboratoire autrichien, reste à ce jour la seule trace d'un des 43 étudiants disparus.
Selon la version officielle, des policiers municipaux corrompus d'Iguala auraient livré les étudiants au cartel de drogue des "Guerreros Unidos", qui les auraient assassinés puis incinérés dans une décharge, avant de disperser leurs restes dans une rivière.
Les enquêteurs indépendants ont cependant estimé qu'une incinération de cette ampleur ne pouvait avoir eu lieu à cet endroit.
La disparition des 43 étudiants en 2014 avait provoqué un tollé international et une grave crise politique deux ans après l'élection d'Enrique Peña Nieto aux fonctions de président.