Deux semaines après l'accord conclu entre l'Union européenne et la Turquie, un premier renvoi de 500 réfugiés de la Grèce vers la Turquie doit avoir lieu ce 4 avril. De son côté, la Turquie respecte t-elle cet accord ? Entretien avec Jean-François Dubost
Comme prévu lors de la signature de l'accord entre l'Union européenne et Ankara, les premiers réfugiés passés en Grèce clandestinement seront renvoyés ce lundi en Turquie - 500 Syriens, Afghans et Pakistanais qui, de source européenne, n'ont pas demandé l'asile. Objectif : couper la route migratoire de la mer Egée.
La Turquie respecte t-elle cet accord ? Selon Amnesty International, des failles sont à craindre - cela se confirme sur le terrain. Invité de TV5MONDE, Jean François DUBOST est responsable du programme Protection des populations chez Amnesty international. L'organisation dénonce aujourd'hui des expulsions collectives de réfugiés syriens depuis la Turquie, et ce au mépris de tous les droits, qu'ils soit turc, européen ou international, et de l'accord signé voici deux semaines entre la Turquie et l'Union européenne.
Amnesty International évoque notamment le cas de trois enfants renvoyés en Syrie sans leurs parents, ou celui d'une femme enceinte de huit mois au moment de son expulsion. La Turquie freinerait également l'enregistrement des réfugiés, essentiel, pourtant, pour qu'ils puissent accéder à des soins et autres services de base. Et de repousser encore davantage les réfugiés dans les bras des passeurs...