Migrants : opération d'évacuation de campements installés Porte de la Chapelle
Une opération d'évacuation de campements de migrants installés depuis plusieurs semaines porte de La Chapelle, dans le nord de Paris, a débuté vendredi 18 août. C'est la 35e en deux ans dans la capitale.
Peu après six heures, 350 policiers mobilisés pour l'opération rassemblaient les migrants présents, sac au dos ou petit sac de voyage avec eux, avant qu'ils ne soient évacués à bord d'une trentaine de bus a constaté une journaliste de l'AFP. "On nous a pas dit où on allait" lâche Ali, un Soudanais de 24 ans après s'être placé dans la file d'attente du dispositif de filtrage. Au total, ce sont 2 459 migrants qui ont été évacués.
À la veille de l'opération de vendredi, ils étaient "plus de 1.000", selon le directeur général de France Terre d'Asile, Pierre Henry. Les migrants concernés "feront l'objet d'un examen complet et approfondi de leur situation administrative" et seront orientés en fonction "dans des structures d'hébergement adaptées à leur situation" d'après les préfectures.
Plusieurs centaines d'Afghans, Soudanais, Somaliens, Erythréens s'étaient à nouveau installés près du centre humanitaire pour migrants ouvert depuis novembre porte de la Chapelle, après la dernière opération d'évacuation qui avait concerné 2.800 personnes le 7 juillet.
Le projet politique
Les autorités espéraient éviter la réinstallation de migrants sur place pendant l'été mais les arrivées se sont maintenues au même rythme de 30-50 arrivées par jour minimum, beaucoup plus selon certaines associations.
Les campements insalubres, disséminés sous l'autoroute ou le long des boulevards extérieurs, se sont vite reconstitués aux alentours du centre humanitaire installé dans le secteur. Trois jours après l'évacuation de juillet, on comptait 200 personnes hors du centre.
Le "plan migrants" présenté par le gouvernement mi-juillet, et qui doit s'accompagner d'un projet de loi en septembre, prévoit plus de 12.000 places d'hébergement pour les demandeurs d'asile et les réfugiés.
Dénoncé par les associations comme un "énième ajustement d'une politique sans cap", il prévoit notamment des efforts sur l'intégration et de ramener les procédures de demandes d'asile de 14 à six mois, ainsi qu'un durcissement des renvois pour les déboutés.