Fil d'Ariane
En France, la lutte contre l'embarquement de candidats réfugiés de la Jungle de Calais vers la Grande Bretagne se durcit. Après les déclarations du ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sur sa volonté de démanteler entièrement le camp dans les semaines qui viennent, c'est au tour des autorités britanniques d'affirmer leur volonté de lutter contre l'arrivée des candidats réfugiés en provenance de la France.
Le ministre britannique de la Sécurité et de l'Immigration, Robert Goodwill, a affirmé mercredi 7 septembre 2016, que son pays allait prendre en charge la construction d'un mur de béton de 4 mètres de haut sur le territoire français.
Ce mur, qui sera en partie végétalisé, complètera sur un kilomètre les grillages déjà construits sur la rocade (la route nationale RN 216) menant au port de Calais. C'est à cet endroit que les candidats au départ vers la Grande Bretagne tentent d'embarquer, en essayant de rentrer dans les camions de transports qui traversent la Manche.
Lundi, des transporteurs routiers, accompagnés de plusieurs habitants, avaient manifesté pour critiquer le manque de sécurité que cela entraînait, selon eux. Or, rappellent les autorités françaises, la sécurité avait déjà été renforcée, et une partie du camp avait été démantelé au début de l'année.
Mais la situation ne fait qu'empirer. La jungle de Calais abrite désormais, selon les associations, plus de 9000 personnes, dont plusieurs centaines de mineurs non accompagnés. Et la sévérité des contrôles - les regroupements familiaux ne sont par exemple plus une raison d'acceptation des dossiers - poussent les migrants à des actes violents, comme l'arrêt de force des camions empruntant la rocade pour arriver au port. Ces contrôles sont déjà opérés par des fonctionnaires britanniques, en vertu d'accords entre les deux pays. Des accords qui ont été prolongés, il y a quelques mois, avec la construction de ce mur.
Cette construction devrait donc rendre étanche l'accès au port par la rocade, qui est aujourd'hui partiellement entourée par des grillages. Elle fait partie d'un nouvel ensemble de mesures - contrôle et sécurisation du mur - qui vont coûter près de 17 millions d'euros.
Les travaux devraient débuter dans le mois qui vient, a assuré le ministre britannique de l'Immigration. Le mur sera construit par les services français de la Direction interdépartementale des routes entre septembre et décembre prochains.
Ce projet provoque des réactions mitigées. Pour certains, il est nécessaire pour arrêter une violence de plus en plus présente autour de la jungle de Calais.
Pour d'autres par contre, ce mur risque d'inciter les candidats réfugiés à prendre encore plus de risques pour embarquer vers la Grande Bretagne.
Les autorités françaises ont elles a annoncé leur intention de poursuivre par étapes le démantèlement du camp, et de créer d'ici la fin de l'année quelque 8000 places dans les structures d'accueil.