Dans quels secteurs travaillent-ils ?
Les migrants de basse qualification occupent souvent des postes appelés en anglais « dirty, dangerous and degrading » (sales, dangereux et dégradants) à la pénibilité évidente « qui ne sont pas couverts par une offre de main d’œuvre nationale », assure Patrick Taran qui bat ainsi en brèche les discours des extrêmes politiques contre les immigrés qui prennent des postes des nationaux.
A un autre niveau, dans l’OCDE, par exemple, les migrations de personnes qualifiées ont augmenté « de 70% entre 2000 et 2010 », souligne Jean-Christophe Dumont.
Les travailleurs migrants répondent parfois à des demandes de postes très spécifiques : « Il y a parfois des besoins urgent de gens avec des compétences qu’il n’y a pas dans le marché local du travail, explique Patrick Taran. Au niveau international, les employeurs ont aujourd’hui du mal à trouver les personnes compétentes pour un poste sur 3 qui est à pourvoir. Alors, ce sont parfois les migrants avec des qualifications qui les prennent. Par exemple, les Indiens viennent de Bombai avec des compétences très développées en informatique et partent travailler dans la Silicon Valley en Californie ou même en Allemagne. »
Quel atout pour leurs pays d’origine ?
Même si on parle souvent de fuite des cerveaux pour les migrants hautement qualifiés qui quittent leurs pays, les migrations, en général, profitent aux pays d’origine d’un point de vue économique. Les migrants envoient ainsi de
l’argent directement à leurs familles. D’autres pratiques voient aussi le jour comme au Sénégal, certains achètent de la nourriture livrée à leur famille grâce à Internet.En 2008, selon l’ONU, le rapatriement de fonds par les migrants s’élevait à 444 milliards de dollars, dont 338 milliards qui sont allés aux pays en voie de développement. Une somme qui dépasse celle de l’aide publique au développement des pays de l’OCDE qui atteignait 119,8 milliards de dollars.