On peut remarquer par exemple que les grands pays émergents comme l'Inde et la Chine sont quasiment inexistants sur la planète football. "En Chine cela pourrait changer car les Chinois veulent se doter d’une équipe compétitive mais des problèmes de corruption retardent l’éclosion du football chinois", explique le co-auteur de l'"Atlas du monde global". "Mais l’Inde, elle, n’a pas de tradition sportive, elle a par exemple, l’un des ratios les plus faibles en termes de médailles aux JO. L’Inde n’est tout simplement pas une nation sportive". Cette Coupe du Monde? Une réussite pour le Brésil malgré la débâcle sportive On se souvient évidemment de
la forte contestation sociale qui avait éclaté avant la Coupe du Monde. Avec
les résultats catastrophiques de l'équipe brésilienne, on aurait pu craindre que l'organisation de ce (coûteux) tournoi soit d'autant plus décriée. Pourtant, Pascal Boniface considère cet évènement comme une réussite du point de vue de la communication pour le Brésil. "Sur l’organisation, cela a été une réussite, cela a été une fête, il n’y a pas eu d’incident, les stades étaient prêts contrairement à ce qui s’est dit, et tous ceux qui repartent du Brésil en reviennent avec un bon souvenir. Donc la vitrine touristique du Brésil y a gagné, l’exposition internationale du Brésil y a gagné et le pays va remettre ça en 2016 avec les Jeux Olympiques de Rio", estime l'invité de Matin Première. Pour ces prochains JO, il y aura également de la contestation, prédit-il, et "des gens trouveront que l’on dépense trop mais les jeux auront lieu de toutes façons". Pour ce Mundial, "il y a bien sûr une déception sportive mais la présidente brésilienne Dilma Rousseff accueille le sommet des BRICS dès ce lundi et on peut penser que finalement le Brésil, comme pays émergent s’en sort bien. Je ne crois pas que la défaite de l’équipe brésilienne remette en cause la réélection de Dilma Rousseff lors de la prochaine élection présidentielle en octobre", prédit le directeur de l'IRIS. "Il y a un coup de blues moral mais il n’y a pas de crise stratégique pour la 'puissance Brésil". "Le patriotisme soft est quelque-chose de très puissant" La poussée de fièvre connue par la Belgique à chaque match de l’équipe nationale semble retombée, les drapeaux sont remisés, les rétroviseurs ont retrouvé leur couleur d'origine et la Belgique se réveille sans gouvernement avec toujours un parti séparatiste qui est de loin le premier du pays. Faut-il en conclure qu'il ne s'agit là que de folklore poussé par beaucoup de marketing? "Non, c’est du patriotisme soft. C’est quelque-chose qui est très puissant, qui est très réel mais ce n’est pas une baguette magique qui règle les problèmes d’un pays", répond l'analyste. "Les Diables rouges ont tout de même rassemblé les Belges qui sont pourtant, sur bien d’autres sujets, gravement divisés. C’est un élément d’unité nationale". Un instrument, un élément d’unité mais pas une panacée, donc. Au-delà du seul cas belge, "on constate que le football est un moyen d’oublier les différences, d'oublier les divergences et de rassembler les gens, de communier. La force de rassemblement du football ne diminue pas. Les audiences sont de plus en plus fortes", relève-t-il. Julien Vlassenbroek (
RTBF)