Fil d'Ariane
Nouveau drame de la migration, une cinquantaine de Marocains ont disparu au large du Maroc après avoir tenté de rallier les îles Canaries. Ils devaient prendre une embarcation clandestine au large d'Agadir le 11 juin à l'aube. C'est un de leurs proches qui annonce ce 22 juin leur disparition.
Migrants tentant de se raccrocher à leur embarcation qui vient de se retourner lors d'une opération de sauvetage au large de l'île de Lampedusa (Italie) par l'ONG espagnole "Open Arms" le 11 août 2022.
Ils étaient 51 à avoir pris leur billet pour une vie meilleure. "Ils étaient censés prendre une embarcation de migration clandestine au large d'Agadir à destination des îles Canaries le dimanche 11 juin à l'aube" déclare Amine Aharrouy, membre de la famille, "d'après les informations dont nous disposons".
"À ce jour, nous n'avons plus aucune nouvelle de ce qui aurait pu leur arriver", a-t-il expliqué. "Nous espérons que les autorités marocaines pourront élucider leur sort", a ajouté Amine Aharrouy, qui a souhaité s'exprimer au nom des familles des disparus.
Ces mêmes autorités n'ont pas souhaiter répondre aux sollicitations de l'AFP.
Aucun autre détail n'a pu être obtenu sur les circonstances de la disparition de ces migrants. Le journal électronique marocain Hespress a fait état d'autres témoignages de proches des disparus.
Par ailleurs, le 11 juin, l'activiste Helena Maleno, de l'ONG espagnole Caminando Fronteras, avait indiqué, dans un tweet, que "58 personnes, dont 21 femmes et un bébé, étaient sur le point de mourir en raison du naufrage du bateau pneumatique à bord duquel elles se dirigeaient vers Las Palmas", capitale d'une des îles Canaries.
Le naufrage a eu lieu dans l'océan Atlantique, au sud-ouest de Laâyoune, ville du Sahara occidental, selon Helena Maleno.
Les disparus sont originaires de la province d'El Attaouia, près de Marrakech, a précisé de son côté Amine Aharrouy.
Ce drame ne semble pas lié - en l'absence de toute information officielle - au naufrage le 21 juin d'une embarcation de migrants à environ 160 km des côtes de l'île de Grande Canarie, qui a fait au moins deux morts selon les sauveteurs en mer espagnols.
D'après Caminando Fronteras - dont les bilans se basent notamment sur les témoignages des migrants ou leurs familles - 39 personnes au total, dont quatre femmes et un bébé, ont péri dans ce naufrage.
Les départs d'embarcations de migrants vers les Canaries, souvent depuis les côtes du territoire disputé du Sahara occidental, se sont multipliés ces derniers jours en raison de bonnes conditions climatiques.
Depuis le durcissement des contrôles en Méditerranée, la route migratoire vers les îles Canaries, situées dans l'océan Atlantique au large des côtes du nord-ouest de l'Afrique, est particulièrement empruntée. Les naufrages y sont fréquents, la traversée pouvant être particulièrement dangereuse en raison des forts courants et de l'état des bateaux.
Les autorités marocaines ont déjoué 26.000 tentatives d'émigration irrégulière durant les cinq premiers mois de l'année 2023. En 2022, environ 71.000 tentatives avaient été avortées, selon le ministère de l'Intérieur.