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Nicaragua : grève générale et affrontements meurtriers

Managua était déserte ce 14 juin, jour de grève générale dans tout le pays - 24 heures de paralysie nationale pour dénoncer la répression des manifestations depuis le 18 avril . Au moins 4 personnes ont été tuées.

Au Nicaragua, la vague de contestation contre le président Ortega se poursuit, avec son lot de répressions. Hier encore, au moins 4 personnes ont été tuées lors d'un assaut lancé par les forces anti-émeutes et des milices paramilitaires. En près de deux mois, plus de 160 personnes ont perdu la vie selon le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh).
 

On n'était pas armés. Il y avait quatre hommes avec des capuches, et ils avaient des armes automatiques.
Une habitante de Tipitapa


Une grève générale à été observée hier à travers tout le pays pour protester contre ces violences, mais les violences n'ont pas cessé : "On n'était pas armés. Il y avait quatre hommes avec des capuches, et ils avaient des armes automatiques, des fusils... je ne sais pas, eux seuls savent le type d'armes qu'ils avaient. On s'est barricadés," raconte Flor de Maria Rayo, u e habitante de Tipitapa.

Dans les bastions de l'opposition, autour de la capitale, ​comme à Tipitapa, la colère ne cesse de monter. Face aux balles réelles, des manifestants bricolent leurs propres armes ou s'emparent d'un bus pour s'en servir de barricade. Le risque d'une guerre civile menace dans un pays fragilisé économiquement. "Cette grève est nécessaire, dit Marlon Prado, un habitant. Nous voulons mettre la pression sur le gouvernement pour qu'il comprenne. Nous sommes à l'agonie et nous vivons dans l'incertitude. Le président doit s'asseoir et discuter

L'Eglise, qui s'est rangée du côté des grévistes, s'est posée en médiatrice du conflit. Il y a une semaine, elle rencontrait le président. Ce vendredi, elle doit présenter sa réponse aux propositions de réformes.

Daniel Ortega n'avait pas l'intention de mettre un terme à son 3eme mandat. Mais les Nicaraguayens ne veulent plus de l'ancien guerrillero et réclament une élection présidentielle anticipée et des réformes constitutionnelles. "Nous voulons continuer, parce que nous sommes pris dans une crise qui n'a rien à voir avec nous. Il y a beaucoup de Centraméricains, de Guatémaltèques, de Honduriens, de Salvadoriens, de Costaricains et même de Panaméens ici, et nous voulons retourner dans nos pays parce que nous sommes ici depuis trop longtemps", dit Andres, un  conducteur de camion du Costa Rica, bloqué sur la route depuis 8 jours.