Nicolas Maduro à Alger : entre le Venezuela et l'Algérie, une longue histoire

Le président vénézuélien effectue une visite officielle de 24 heures en Algérie. L'occasion pour Nicolas Maduro d'échanger avec les responsables algériens sur la question du pétrole, un sujet économique sensible pour ces deux pays producteurs. Explications. 
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Maduro à Alger
Le président vénézuélien Nicolas Maduro à son arrivée à Alger le 10 septembre 2017. Il est accueilli par le 2e homme de l'Etat, Abdelkader Bensalah.
©AP Photo/Sidali Djarboub
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La presse algérienne parle d'une "escale technique" transformée en "visite officielle" du président vénézuélien en Algérie où il est arrivé dimanche 10 septembre au soir.


Nicolas Maduro revenait d'Astana au Kazakhstan où il participait à un sommet des chefs d'Etat de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Il devait ensuite se rendre au Conseil des droits de l'Homme au Palais des Nations, à Genève. Mais il s'est arrêté en Algérie. Et c'est finalement, Jorge Arreaza, son ministre des Affaires étrangères qui le représente en Suisse. 

A Alger, Nicolas Maduro a été accueilli par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation (deuxième homme de l'Etat algérien) avant, peut-être, une rencontre avec le président Abdelaziz Bouteflika affaibli par un accident vasculaire cérébral en 2013. 

Cette visite en Algérie, est l'occasion pour le président vénézuélien et les responsables politiques algériens d'échanger sur "la situation du marché mondial des hydrocarbures et ses perspectives", annonçait un communiqué de la présidence. 

Les deux pays sont membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP). Depuis 2014, leurs économies souffrent de la chute du cours du pétrole qui assure 95% de leurs devises.

Au Venezuela, la situation s'est agravée ces derniers mois. Le pays traverse une grave crise à la fois économique entraînant de nombreuses pénuries et politiques avec des manifestations réprimées violemment. 

>  Voir notre dossier "Venezuela : crise politique et économique"

En Algérie aussi la baisse du prix du pétrole a des conséquences importantes sur l'économie du pays : la fiscalité pétrolière représente plus de 60% du budget de l’Etat. 

« Le pétrole et le gaz financent l’armée, à hauteur de 13 milliards de dollars par an. Le pétrole et le gaz achètent la paix sociale et les hydrocarbures donnent aussi une forme de visibilité et de légitimité sur la scène internationale au pouvoir en place », nous expliquait Abdou Semmar, en février 2015. Il est journaliste au sein du site d’information indépendant, Algérie Focus

> Relire notre article : "Algérie : un baril explosif"

Le point commun entre les deux pays, c'est le manque de diversification de leur économie reposant trop sur l'export d'hydrocarbures. 

Alors quel est l'intérêt d'un telle rencontre, aujourd'hui, entre les responsables vénézuélien et algérien ? 

"L'Algérie et le Venezuela sont un peu comme des parias. (...) Ils essayent de construire une sorte de lobby à l'intérieur de l'OPEP pour, au mieux, faire remonter les prix du pétrole ou empêcher, au pire, que les prix ne s'effrondrent davantage", explique notre éditorialiste Slimane Zeghidour sur le plateau de TV5MONDE qui rappelle que les dirigeants des deux pays se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises. 
 

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