Nigéria : changements dans l’appareil militaire face à l’insécurité grandissante
Le Nigeria procède à des changements à la tête de son appareil militaire. Le gouvernement du pays le plus peuplé d'Afrique est critiqué de toute part pour son incapacité à endiguer l'insécurité généralisée.
Entrainement conjoint de militaires nigerians et tchadiens en présence de conseillers militaires américains. (Juillet 2015)
AP Photo/Jerome Delay, File
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Aujourd’hui les forces de sécurité nigérianes sont mobilisées sur plusieurs fronts. Dans le nord-est du pays, elles luttent contre une insurrection djihadiste vieille de 13 ans. Au nord-ouest, elles affrontent des bandes criminelles qui terrorisent les populations. Dans le sud-est elles font face à un mouvement séparatiste.
Un communiqué de l’armée relayé par l’AFP annonce plusieurs changements à la tête de bataillons militaires. Les chefs de bataillons de Lagos, la capitale économique du pays, d’Enugu, dans le sud-est, mais également de Kaduna, dans le nord-ouest sont notamment concernés.
Cette décision intervient à un moment où les autorités sont plus que jamais sous le feu des critiques.
Augmentation du nombre d’attaques dans le pays.
Mardi 5 juillet l'attaque sophistiquée d'une prison située à l'extérieur de la capitale met les forces armées dans l'embarras. Des djihadistes, liés à l’ancienne organisation Boko Haram, frappent à seulement 40 km du palais présidentiel à Abuja et près de l'aéroport international.
Quelques jours plus tôt, un convoi du personnel de sécurité du président Muhammadu Buhari tombe dans une embuscade. Le convoi préparait la visite du chef de l'Etat dans sa région natale de Katsina (nord-ouest).
Ce mercredi 27 juillet, une nouvelle embuscade visant les forces de sécurités entraine la mort de trois policiers et un milicien sur une route du nord-est du Nigeria.
La recherche d’une « d’efficacité opérationnelle » face à l’insécurité grandissante.
Le chef d'état-major de l'armée, le lieutenant-général Faruk Yahaya, ordonne cette restructuration "dans le but de repositionner l'armée nigériane pour qu'elle soit efficace et compétente sur le plan opérationnel", indique le communiqué de l'armée.
La sécurité devrait être un enjeu crucial lors de l'élection présidentielle de février 2023. Le président Buhari doit se retirer à l’issue de son second mandat comme le prévoit la Constitution.
Muhammadu Buhari, ancien général de l'armée et dirigeant militaire pendant les années de dictature au Nigeria, est élu en 2015. Il bénéficie alors de l’image d’un homme fort capable de s'attaquer aux jihadistes de Boko Haram.
Les députés de l'opposition menacent cette semaine de destituer Muhammadu Buhari en raison de l'insécurité rampante. Pour l’instant cependant, le chef de l’Etat béneficie toujours d’une la majorité au Parlement