Un an après les Jeux olympiques de Rio, les Cariocas font face à une nouvelle flambée de violences dans les favelas de la mégalopole brésilienne. Une importante opération de police est en cours depuis une semaine, alors que Rio de Janeiro enregistre son plus fort niveau de violences depuis 2009...
Quelque 5.000 militaires et policiers brésiliens, appuyés par des hélicoptères, ont lancé samedi matin des opérations contre des bandes armées dans plusieurs favelas de Rio de Janeiro, a annoncé le Secrétariat de la sécurité de l'Etat de Rio (Seseg).
Des forces de l'ordre en patrouille à Rio de Janeiro, le dimanche 30 juillet 2017
Cette opération intervient après une multiplication des vols de cargaisons de camions de transport de marchandises, et alors que 10.000 hommes sont mobilisés dans la ville depuis une semaine pour lutter contre la flambée de la violence. Les opérations sont menées dans plusieurs favelas violentes de la Zone Nord de Rio et dans une autre de la Zone Ouest, avec 40 mandats d'arrêt, a précisé à l'AFP un porte-parole de la Seseg.
Selon la radio CBN, des fusillades étaient entendues dans la favela de Lins et une personne a été tuée dans un affrontement dans celle de Sao Joa. Ces deux favelas, zones où s'entassent près d'un quart des habitants de Rio dans des conditions de grand dénuement, sont situées en Zone Nord. "Les forces armées ont encerclé quelque unes de ces zones et se déploient dans des endroits stratégiques", a indiqué la Seseg dans un comuniqué.
Les violences à leur plus haut niveau depuis 2009
Le président brésilien Michel Temer s'exprime lors d'une visite du centre de contrôle des opérations, au siège de l'armée à Rio de Janeiro, en compagnie du gouverneur de Rio, Luiz Fernando Pezao (à gauche de la photo) et du maire de la ville, Marcelo Crivella (à droite de la photo) le dimanche 30 juillet 2017.
Il y a huit jours, le chef de l'Etat Michel Temer avait signé un décret autorisant "l'emploi des forces armées dans l'Etat" de Rio de Janeiro pour lutter contre le crime organisé. Immédiatement, une force de 10.000 hommes, dont 8.500 militaires, avait commencé à prendre position dans la métropole.
L'opération de ce samedi correspond à la deuxième phase de cette mobilisation de l'armée et de la police dans l'Etat de Rio secoué ces dernières semaines par une hausse des actes de violence et des vols de camions. Des bandes rivales, qui prospèrent sur le trafic de drogue, se disputent violemment le contrôle des favelas. De nombreuses personnes sont tuées dans des échanges de tirs entre gangs mais aussi avec la police. Les braquages de poids-lourds acheminant diverses marchandises sont de plus de plus fréquents aussi.
Selon la Fédération des industries de l'Etat de Rio, 10.000 cas de vols de cargaisons ont eu lieu l'an dernier, essentiellement sur les routes d'accès à la ville de 6,5 millions d'habitants, impliquant de lourdes pertes financières.
Au premier semestre 2017, Rio a enregistré son plus fort niveau de violences depuis 2009, avec 3.457 homicides, soit 15% de plus qu'au même semestre de 2016, selon des données officielles. Depuis le début de l'année, 93 policiers ont été abattus à Rio.