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La coopération antiterroriste devait occuper une large part de l'entretien entre le président français et le Premier ministre indien Narendra Modi ce lundi, à New Delhi, au deuxième jour d'une visite d'Etat marquée également par les incertitudes sur la vente de Rafale.
"Rien ne nous effraiera, aucune menace ne fera douter la France sur ce qu'elle a à faire dans le combat contre le terrorisme", a dit M. Hollande en marge de la cérémonie officielle d'accueil au palais présidentiel. "Ces images ne font que disqualifier les auteurs de ces crimes".
La vidéo publiée dimanche met en scène de façon posthume les neuf auteurs des attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris, montrant la plupart d'entre eux en train de procéder à des décapitations. Elle passe sous silence la participation d'un dixième, Salah Abdeslam, en fuite.
Menaces de nouvelles attaques
Elle profère des menaces contre les dirigeants des pays participant à la coalition antijihadiste conduite depuis septembre 2014 par les Etats-Unis contre l'EI en Syrie et en Irak. François Hollande et Manuel Valls apparaissent ainsi la tête visée par une cible, tout comme le Premier ministre britannique David Cameron.
Le président français a souligné que des "menaces" pèsent tant sur la France que l'Inde, récemment visée par l'attaque meurtrière d'une base aérienne proche de la frontière avec le Pakistan attribuée à un groupe islamiste basé au Pakistan.
"Nous devons faire face et c'est ce que nous allons une fois encore décider en renforçant notre partenariat stratégique", a poursuivi M. Hollande en référence au partenariat conclu en 1998.
L'organisation Etat islamique a développé "une nouvelle capacité de combat pour effectuer une campagne d'attaques d'ampleur" concentrées en particulier sur l'Europe, a averti lundi le directeur d'Europol, Rob Wainwright, en prévenant que l'EI préparait d'autres opérations terroristes.
Les analystes d'Europol sont convaincus que l'EI "prépare de nouvelles attaques (...) dans des Etats membres de l'UE, et en particulier en France", selon un rapport présenté par M. Wainwright lors du lancement officiel à Amsterdam d'un nouveau Centre européen de contre-terrorisme.
"Les experts nationaux sont d'accord sur le fait que le soi-disant Etat islamique a la volonté et la capacité de conduire de nouvelles attaques en Europe", a souligné M. Wainwright.
"Les attaques viseront en priorité les cibles molles (la société civile, ndlr), en raison de l'impact que cela génère", précise ce rapport qui décrit "un changement de stratégie de l'EI qui veut agir globalement".
Le rapport est le fruit d'un séminaire entre experts des 28 Etats membres de l'Union européenne organisé trois semaines après les attentats de Paris (130 morts) le 13 novembre dernier.
Il signale un "changement dans le mode opératoire" de l'organisation jihadiste implantée en Syrie et en Irak, désormais capable de réaliser "quand elle le souhaite", partout dans le monde, des "séries d'attaques complexes et bien coordonnées" grâce à des combattants locaux connaissant bien le terrain.
"Il semblerait que les commandants de l'EI ont une liberté tactique quand ils choisissent leurs cibles, afin d'adapter leurs projets à des circonstances locales spécifiques, ce qui rend encore plus difficile pour les forces de l'ordre la détection de tels projets et l'identification des personnes impliquées à un stade précoce", observe le rapport.
Echanger les informations
Le rapport bat toutefois en brèche l'idée que l'EI envoie ses combattants en Europe en les infiltrant parmi les centaines de milliers de réfugiés gagnant la Grèce depuis les côtes turques, avant de remonter vers le nord. "Il n'y a pas de preuves concrètes que les voyageurs terroristes utilisent systématiquement le flux de réfugiés pour entrer incognito en Europe", indique-t-il.
Le Centre européen de contre-terrorisme, basé au siège d'Europol à La Haye, est actuellement doté d'une quarantaine d'analystes mais, a assuré M. Wainwright, ses moyens doivent être renforcés dans les mois à venir alors que les pays de l'UE se sont engagés à améliorer le partage de renseignements après les attentats de Paris.
"Il se concentrera en particulier sur la communauté de 5.000 citoyens européens qui ont été radicalisés en participant au conflit en Syrie et en Irak, dont un grand nombre est revenu dans nos sociétés et pose un grave risque de sécurité", a précisé le directeur d'Europol, l'Office européen de coopération policière.
Grâce à une plateforme très protégée, cet organisme espère "augmenter le niveau et l'efficacité des échanges d'informations". "Nous avons déjà des détails sur 3.700 combattants activement engagés dans la zone de conflit, mais nous n'avons pas de vue complète, ça sera une des priorités", a expliqué M. Wainwright.
Le centre européen va aussi se concentrer sur les liens entre terrorisme et criminalité de droit commun, la lutte contre le trafic d'armes, le financement des activités terroristes, la contrefaçon de documents d'identité et la propagande sur internet.
A ses côtés, le commissaire européen à la Migration et aux Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, a exhorté les 28 à échanger les informations, ce à quoi certains services de renseignement rechignent. "Dans des temps aussi difficiles, nous devons travailler ensemble, pas isolément", a-t-il lancé.