Les négociations entre pays occidentaux et l'Iran se poursuivent pour trouver un nouvel accord autour du nucléaire. Il serait "imminent" selon Israël.
Des députés iraniens ont appelé dimanche leur gouvernement à obtenir des "
garanties" de la part des pays occidentaux participant aux négociations à Vienne sur le programme nucléaire de Téhéran, a indiqué dimanche l'agence de presse officielle Irna.
Cette déclaration intervient au moment où l'Iran et les membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) plus l'Allemagne, sont réunis à Vienne pour tenter de sauver l'accord de 2015. Celui-ci offrait un allégement des sanctions à Téhéran en échange de restrictions sur son programme nucléaire.
(Re)lire : Nucléaire iranien : après les "progrès", l'heure d'un accord ?Les Etats-Unis ont quitté unilatéralement l'accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli des sanctions contre l'Iran. En riposte, la République islamique s'est largement affranchie de ses restrictions et est accusée de vouloir se doter de l'arme nucléaire, malgré ses démentis.
Ces derniers jours, les Etats-Unis, l'Allemagne, la France ou encore l'Iran ont fait état d'avancées dans les négociations, dont l'enjeu est de faire revenir Washington dans l'accord.
(Re)lire : Iran : les négociations sur le nucléaire reprennent, que faut-il en attendre ?
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Plus de 250 députés (sur 290)
ont signé un communiqué adressé au président iranien Ebrahim Raïssi, l’appelant à ne pas s'engager dans un accord sans obtenir les garanties nécessaires", selon Irna, qui n'a pas précisé l'identité des signataires.
Dans ce communiqué, les signataires demandent aux "
trois pays européens et aux Etats-Unis" l'assurance qu'ils n'engageront pas de procédure de retrait et qu'ils ne rétabliront pas des sanctions contre l'Iran si Téhéran venait à ne pas respecter ses engagements.
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Nous devons tirer une leçon des expériences passées et mettre une ligne rouge sur l'intérêt national en ne nous engageant dans aucun accord sans obtenir au préalable les garanties nécessaires", est-il écrit.
(Re)lire : Iran : Ebrahim Raïssi intronisé en tant que nouveau présidentLe Premier ministre israélien Naftali Bennett a lui aussi affirmé dimanche qu'un accord sur le dossier nucléaire iranien serait "
imminent" mais mis en garde contre sa "
fragilité" par rapport au précédent conclu en 2015.
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Un nouvel accord serait imminent (...) Il serait plus fragile que le précédent", a déclaré M. Bennett avant la réunion hebdomadaire du gouvernement à Jérusalem.
Israël se prépare "
au jour de l’après (accord) à tous les niveaux", a-t-il ajouté.
Israël et l'Iran sont des ennemis jurés. Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, accuse l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ce que ce pays dément.
Qu’en est-il de l'accord de 2015 ?
L'accord de 2015 conclu entre l'Iran et les puissances occidentales ainsi que la Russie et la Chine, avait permis la levée de sanctions économiques internationales contre l'Iran en échange de strictes limites à son programme nucléaire censées l'empêcher de se doter de la bombe atomique.
Les Etats-Unis l'ont quitté en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui le jugeait insuffisant, et ont rétabli leurs sanctions. En riposte, Téhéran s'est largement affranchi des restrictions à ses activités nucléaires prévues par l'accord.
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Le terrorisme iranien nous met en danger ainsi que d'autres pays de la région (...) L'Etat d'Israël se prépare pour le jour d'après (la conclusion de l'accord) afin d'assurer la sécurité de ses citoyens par nos propres moyens", a ajouté M. Bennett.
(Re)lire : L'accord sur le nucléaire iranien peut-il être sauvé ?
De son côté, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a affirmé dimanche lors d'une conférence sur la sécurité à Munich que "
toutes les mesures doivent être prises pour s'assurer que l'Iran ne puisse jamais devenir un Etat au seuil nucléaire".
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Le monde ne doit jamais le permettre et Israël ne le permettra jamais", a ajouté M.Gantz.
Le président iranien Ebrahim Raïssi devrait arriver lundi au Qatar pour discuter de l'accord sur le nucléaire, selon des sources qataries.
L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani et le président iranien doivent discuter des efforts croissants pour ramener l'Iran dans l'accord nucléaire.
Le Qatar joue souvent un rôle de médiateur dans le monde et cheikh Tamim a rencontré le président Joe Biden à Washington le 1er février.
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Le Qatar est actif afin de combler le fossé entre les Etats-Unis et l'Iran qui se sont retrouvés dans des impasses lors des pourparlers de Vienne. Mais ils ont fait des progrès et ont commencé à envisager des pourparlers directs", a déclaré un diplomate, sous couvert d'anonymat.
(Re)lire : Iran : Ebrahim Raïssi ouvert à la diplomatie mais sans "pression" ni "sanctions"Emmanuel Macron a dit samedi à son homologue iranien que l'Iran devait "
maintenant saisir" l'opportunité de préserver l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, a indiqué la présidence française.
Durant un échange téléphonique de 90 minutes, "
le Président de la République a souligné la nécessité impérieuse de conclure un accord tant qu'il est encore temps", a souligné l'Elysée dans un communiqué.