Fil d'Ariane
La maire de Paris, Anne Hidalgo, condamne dans un communiqué « les dégradations infligées à plusieurs commerces environnants ainsi qu’au mobilier urbain » lors des débordements des jours précédents. Dans la nuit du 9 au 10 avril, des distributeurs d’agences bancaires ont été saccagés et une voiture autolib incendiée à proximité de la place de la République. Elle ajoute que le quartier et ses riverains doivent être préservés, ainsi que les commerçants qui doivent « également pouvoir y poursuivre leurs activités ».
Interrogés, les commerçants de la place de la République déclarent ne pas ressentir les conséquences de la manifestation Nuit debout sur leurs magasins. « Peut-être parce qu’on ferme à 19 heures et qu’il y a plus de participants le soir » confesse l’employée d’une boutique pour enfant.
« On n’a pas plus de clients, mais on a plus de problèmes », admet le serveur d’un café de la rue du faubourg du Temple, attenante à la place de la République. Le mouvement Nuit debout, qui rassemble pourtant des centaines, voire des milliers, de personnes chaque soir depuis treize jours, n’attire pas plus de clients dans les nombreux bars et restaurants du quartier. Pas moins non plus. Les « problèmes » évoqués par le garçon arrivent à la nuit tombée. La fréquentation des toilettes par des gens qui, souvent, « ont un peu trop bu » a considérablement augmenté. Le constat est partagé par un restaurateur de la place de la République dont la terrasse est plutôt fournie pour un après-midi de semaine.
Vers 17h30, l'Assemblée générale se met doucement en place. Les nuages ont disparu, laissant place à un ciel azur. Tout le monde sur la place est invité, s'il le souhaite, à rejoindre la commission "économie" afin de poursuivre les débats. Ils sont désormais quelques centaines, et les policiers sont moins visibles dans la foule. Les terrasses alentour se remplissent à vue d'oeil. Une nouvelle nuit peut commencer.