Suite de l'entretien avec le journaliste américain Axel Krause, ancien correspondant de Business Week à Moscou
Le président américain a-t-il atteint son but ? Après 10 ans de méfiance et de conflit, Obama n’a fait qu’une visite de deux jours. Ce qui est très court mais l’objectif, je pense, a été atteint. Des differences séparent encore les deux hommes, Obama et son homologue russe Medvedev : l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, le boucler antismissile, l’Iran… Mais on peut dire que c’est le début d’ une nouvelle époque de rapprochement. Le mot clé de cette rencontre, prononcé par Obama, est “reset”, “redémarrer”. Avec Vladimir Poutine, l’actuel premier ministre russe, la relation n’a-t-elle pas été plus difficile ? Non au contraire. Le petit-déjeuner qui s’est tenu mardi matin dans la dacha de Poutine, a duré plus longtemps que prévu. Obama a qualifié la rencontre de “vigoureuse”. Autrement dit, le chef de la Maison Blanche sait que ça va être difficile de faire évoluer la position russe. Obama et Poutine ont bien conscience de leurs differences. Ils n’ont pas essayé de les minimiser. Mais le contact a été renoué. Après la Russie, Barack Obama va se rendre au Ghana. Comment s’annonce ce voyage en terre africaine ? On dispose de très peu d’informations. Il n’y a quasiment aucune fuite. On ne connaît pas encore la teneur du discours qu’il va tenir au Ghana. Mais il y a de fortes chances que Barack Obama fasse allusion à l’esclavage et à son héritage. Il va sans doute évoquer l’avenir et les potientialités de l’Afrique, continent oublié. La préoccupation première du président américain est de faire tomber les barrières entre les civilisations et les pays. Ce voyage en Afrique aura une forte charge symbolique. Propos recueillis par Camille Sarret