Olaf Scholz en Amérique latine : le traité de libre-échange UE-Mercosur en discussion

L'Argentine et l'Allemagne se sont dites résolues à une conclusion "rapide" du traité de libre échange entre Union européenne et Mercosur, au premier jour d'une tournée en Amérique latine du chancelier Olaf Scholz attendu dimanche 29 janvier au Chili. 
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Olaf Scholz et le président argentin Alberto Fernandez
Le chancelier allemand Olaf Scholz, et le président argentin Alberto Fernandez, à une conférence de presse au ministère des Affaires étrangères à Buenos Aires, en Argentine, samedi 28 janvier. AP/ Natacha Pisarenko.
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En Amérique Latine, Olaf Scholz a déclaré : "notre objectif est d'arriver enfin à une conclusion rapide" de l'accord de l'UE avec le Mercosur (union douanière entre Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) qui a "une importance spéciale".

Le président argentin Alberto Fernandez a lui aussi souligné qu'à l'image du président brésilien Lula, avec lequel il s'est entretenu, Brasilia et Buenos Aires souhaitent "finaliser une fois pour toutes" cet accord.

Signé en 2019, l'accord de libre échange n'a jamais été ratifié en raison notamment d'inquiétudes sur la politique environnementale de Jair Bolsonaro, l'ex-président d'extrême-droite prédécesseur de Lula.

Visite au Brésil

Arrivé samedi 28 janvier à Buenos Aires, le chancelier allemand, qui est accompagné d'une douzaine de chefs d'entreprises, se rendra dimanche 29 au Chili puis, de lundi à mercredi, au Brésil. Il sera ainsi le premier dirigeant occidental à rencontrer le président brésilien Lula depuis sa réélection.

"Avec l'arrivée de Lula, nous sommes dans de meilleures conditions" pour conclure l'accord, a assuré Alberto Fernandez, lors d'une conférence de presse commune des deux dirigeants.

Il a dit avoir évoqué avec Olaf Scholz les "difficultés (..) très ponctuelles" de l'accord en l'état. "Certaines ont à voir avec l'Argentine, certains avec des politiques européennes", citant notamment des "mécanismes de protectionnisme qui rendent difficile l'accès de notre agriculture" au marché européen.

L'Allemagne, premier partenaire commercial de l'Argentine au sein de l'UE, entend devenir son "partenaire stratégique". Il s'agit aussi pour le pays européen de "profiter de ses gisements de matières premières" d'une façon "bénéfique pour les deux pays", d'après le chancelier Scholz, citant le potentiel argentin en gaz, lithium.

Répercussions de la guerre en Ukraine

"En ce qui concerne les énergies renouvelables, l'hydrogène vert et le commerce responsable des matières premières, nous voulons concrètement renforcer notre coopération avec nos partenaires d'Amérique latine et des Caraïbes", avait souligné Olaf Scholz dans un entretien au collectif de journaux Grupo de Diarios América (GDA) diffusé samedi 28.

Sa tournée sud-américaine intervient au moment où les entreprises allemandes cherchent de nouveaux débouchés à l'étranger, après le choc économique provoqué par l'invasion russe de l'Ukraine. Les inquiétudes se multiplient aussi sur la forte dépendance commerciale à la Chine. Berlin, comme les autres capitales européennes espèrent tourner la page des tumultueuses années du président Bolsonaro, avec le retour au pouvoir de Lula.
 

(Re)voir : En Amérique du Sud, "une nouvelle gauche" au pouvoir

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Figure également à l'agenda de Scholz, la question environnementale. Après la victoire électorale de Lula en octobre, l'Allemagne, deuxième bailleur du fonds pour la protection de la forêt amazonienne après la Norvège, s'était dit prête à reprendre son aide financière massive, suspendue en 2019. Berlin a annoncé en début d'année le versement immédiat de 35 millions d'euros au Fonds pour l'Amazonie, comme l'a rappelé Olaf Scholz dans son interview au GDA.

L'Allemagne compte aussi s'assurer le soutien des trois pays visités face à la Russie. Il est "très important" d'expliquer notre position et de "démonter la propagande russe", affirme-t-on à Berlin. L'Argentine, le Chili et le Brésil ont tous trois condamné l'invasion russe de l'Ukraine à l'ONU mais aucun n'a adopté de sanctions économiques contre Moscou.

Lula s'était même attiré les critiques en déclarant en décembre que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était "autant responsable" du conflit que Vladimir Poutine.

Alberto Fermandez a dit espérer la "fin le plus vite possible des hostilités" consécutives à "l'invasion de la Russie sur le territoire ukrainien". "La Russie doit comprendre les dommages qu'elle cause dans l'hémisphère sud". Il a évoqué les répercussions de la guerre sur "le prix des aliments et la faim".

Pour autant, le président argentin n'a pas souhaité commenter la décision récente de l'Allemagne de fournir des chars à l'Ukraine. Mais il a souligné que "l'Argentine et l'Amérique latine n'envisagent pas d'envoyer des armes à l'Ukraine ou à un autre lieu de conflit".