#OnVautMieuxQueCa : les Français mécontents du projet de loi de réforme du travail

La ministre française Myriam El Khomri doit présenter le projet de loi de réforme du travail le 9 mars au Conseil des ministres. En attendant, les Français manifestent leur mécontentement sur Internet à coup de messages sur Twitter, de vidéo et de pétition avant, peut-être, de descendre dans la rue.
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capture d'écran de la vidéo des Youtubeurs et de blogueurs français qui ont lancé le #OnVautMieuxQueCa
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« Le projet de loi de réforme du travail a pour objectifs de protéger les salariés, favoriser l'embauche, et donner plus de marges de manoeuvre à la négociation en entreprise. » Voilà ce que le gouvernement français affirme en tête d’un article publié sur son site et dans lequel sont énumérées les vraies/fausses idées véhiculées sur ce projet de réforme. 

Une mise au point qui n’a pourtant pas calmé la colère des Français qui gronde et croît sur Internet. Le gouvernement décide de réagir à nouveau jeudi 25 février avec la création d'un compte Twitter, personnifiant la loi travail, rapidement moqué et critiqué par les internautes. 

Mobilisation en ligne

L'expression de la grogne des Français sur ce projet de loi a commencé par la pétition en ligne « Loi travail: non, merci! », lancée vendredi 19 février, par la militante féministe Caroline de Haas et des représentants syndicaux (CGT, Force ouvrière, Unsa, UNAC CFE CGC…). Cette pétition qui enregistre aujourd’hui plus de 600 000 signatures, est devenue la plus populaire sur le site français de change.org. 
 
« En découvrant la loi travail de Myriam El Khomri, j’ai été sidérée, explique Caroline de Haas à l’AFP. Cette loi remet en cause la dignité des salariés et donne le sentiment que la politique ne sert à rien. C’est gravissime et ça me désespère. » 
 
Avec un groupe d’amis, elle milite donc pour faire renoncer la ministre Myriam El Khomri au projet de loi qui, selon les porteurs de la pétition, instaurerait « une modulation du temps de travail sur… 3 ans », la fin d’un « minimum de dommages et intérêts en cas de licenciement injustifié », le fait qu'« une entreprise peut par accord baisser les salaires et changer le temps de travail »… En tout, ce sont 21 points de la réforme remis en cause par cette pétition. 

petition loi travail
capture d'écran du site "Loi travail: non, merci!"

Cette pétition est également à l’origine d’un mot-clé qui s’est vite répandu sur Twitter #LoiTravailNonMerci rapidement suivi par un autre devenu très viral ces dernières heures sur le réseau social : #OnVautMieuxQueCa . Il a été lancé mercredi 24 février par des Youtubeurs et des blogueurs français comme Klaire fait Grr ou encore Usul. Tous sont opposés au projet de réforme du code du travail et ont appelé les jeunes à prendre la parole sur le réseau social de leur choix :

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Youtubers, vidéastes, blogueurs, nous sommes réunis pour faire face au projet abject et absurde de réforme du code du...

Posted by On vaut mieux que ça on Wednesday, February 24, 2016

Rapidement, le mot-clé #OnVautMieuxQueCa est devenu porteur de messages d’internautes sur les contrats précaires, les difficultés d’embauche des jeunes, les abus de certains patrons, les inégalités salariales, le chômage… 
 
Beaucoup d'internautes expriment en ligne leur déception et leur colère face à un monde du travail qui leur laisse peu de place. #OnVautMieuxQueCa devient l’expression du ras-le-bol d’une génération de futurs ou jeunes actifs. 

Toute cette mobilisation sur Internet pourrait bien finir par descendre dans la rue. Les principaux syndicats français se sont réunis mardi 23 février. Certains penchent pour le retrait du projet, d'autres pour sa modification, sans pour autant lancer officiellement une mobilisation... pour l'instant.

Ceux qui ont lancé la pétition « Loi travail : non, merci! », et plus récemment l’Info’Com-CGT, appellent, eux, à manifester le 9 mars, jour de présentation du projet de loi au Conseil des ministres.

De son côté, l’UNEF - syndicat étudiant - a également demandé aux jeunes de se mobiliser sans dévoiler pour l'instant une date précise. Dix ans après la lutte des étudiants contre le Contrat Première Embauche (CPE), les jeunes inquiets pour leur avenir professionnel, pourraient bien battre à nouveau le pavé.