Pour la première fois, un président allemand s'est rendu mercredi 4 septembre avec le président français François Hollande aux commémorations d'Oradour-sur-Glane. C'est là que le 10 juin 1944, des SS enfermèrent et exterminèrent 400 femmes et enfants dans l'église du village. Ce mercredi, les présidents franco-allemands ont honoré leur mémoire et donné une nouvelle preuve de l'amitié entre les deux pays. Points de vue français et allemand sur cette commémoration.
Le président François Hollande, le survivant Robert Hébras et le président allemand Joachim Gauk à Oradour-sur-Glane, le mercredi 5 septembre 2013 / Photo AFP
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Point de vue allemand avec le journaliste français à Berlin, Pascal Thibaut.
"Cette commémoration a été avant tout perçue ici comme un geste important relevant de ce qu’on appelle en Allemagne le travail de mémoire et de deuil par rapport au difficile passé du pays. Les photos que l’on a vu partout dans la presse française aussi de Hollande et Gauk se tenant la main ou avec le survivant, sont à la Une de presque tous les journaux allemands. C’est perçu vraiment comme un geste fort pour que l’Allemagne puisse faire face à son passé, l’assumer, en assumer la responsabilité. Dans l’ensemble, les propos, les gestes de Joachim Gauk ont été salués. C’est quelqu’un qui a une forte réputation. Qui de par son passé de dissident est-allemand, d’anciens responsables des archives de la police secrète est-allemande, a beaucoup réfléchi sur la mémoire, l’Histoire, etc. Il y a plusieurs commentaires qui disent qu’il était sans doute la bonne personne pour ce genre de voyage et peut-être mieux qu’une Angela Merkel [chancelière allemande, ndlr] dans la mesure où il a un rapport à l’Histoire, à la mémoire. Peut-être qu’il cultive un pathos plus prononcé qu’Angela Merkel. Et par ailleurs, il est un meilleur orateur. Depuis un an et demi qu’il est président, il s’est rendu dans différents endroits, des villes, des villages martyres de l’Allemagne nazie, que ce soit en République Tchèque ou en Italie. Ça aussi, c’est souligné positivement. Cette commémoration reste donc aussi un geste fort de la réconciliation franco-allemande ? C’est vrai que la réconciliation est achevée depuis longtemps. Ce n’est pas la même chose que si ce geste avait eu lieu pendant les années 60 par exemple. Il n’aurait sans doute pas été possible à l’époque. Après, la vie quotidienne va reprendre et les bisbilles qui peut y avoir dans le couple franco-allemand ne vont pas disparaître après cette visite, c’est évident."
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