Otage français au Mali : Gilberto Rodrigues Leal décédé
Le retraité français, Gilberto Rodrigues Leal, kidnappé dans l’ouest du Mali en novembre 2012, serait mort, selon une déclaration de ses ravisseurs : le groupe jihadiste Mujao. Aucune information n'a été transmise sur la date, le lieu ou les circonstances de sa mort. Serge Lazarevic est désormais le dernier otage français dans le monde retenu au Mali.
Après la libération le 17 avril, des quatre journalistes français enlevés en Syrie, il ne restait plus que deux otages français dans le monde. L’un d’eux, le touriste retraité Gilberto Rodrigues Leal, est mort. L’annoncé a été faite mardi 22 avril par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un groupe jihadiste qui avait revendiqué le rapt du Français en novembre 2012. « Nous annonçons la mort de Rodrigues. Il est mort, parce que la France est notre ennemie », a déclaré dans une brève communication téléphonique à l'AFP Yoro Abdoul Salam, un responsable du Mujao. Aucune information n’a, pour l’instant, été communiqué par les ravisseurs sur la date, le lieu et les circonstances de la mort de l’otage de 62 ans. Et aucune preuve matérielle de son décès n’a été apportée par le Mujao. « La France fera tout pour connaître la vérité sur ce qui est arrivé à Gilberto Rodrigues Leal et elle ne laissera pas ce forfait impuni », a assuré le président français François Hollande dans un communiqué diffusé mardi 22 avril au soir. « Il y a tout lieu de penser que notre compatriote est décédé depuis plusieurs semaines du fait des conditions de sa détention », a affirmé le président. Les autorités français s’étaient montrées très inquiètes ces derniers temps sur le sort de Gilberto Rodrigues Leal n’ayant plus de preuves de vie. Le gouvernement malien « condamne avec la plus grande fermeté cet acte odieux digne d’un autre âge », indique les autorités dans un communiqué mardi 22 avril. « Cet assassinat lâche et ignoble (…) démontre à quel point les terroristes que nous combattons de toutes nos forces ont du mépris pour la vie humaine et le modèle de société démocratique et libre que nous nous efforçons de construire. »
Gilberto Rodrigues Leal
Un touriste retraité Gilberto Rodrigues Leal a été enlevé le 20 novembre 2012 près de la ville de Kayes dans l’ouest du pays (voir la carte). A la retraite, il faisait du tourisme en Afrique en camping-car. Venu de la Mauritanie, il ne traversait que le Mali pour se rendre au Sénégal. Il a été kidnappé par au moins six hommes armés. Son enlèvement a été revendiqué deux jours plus tard par le Mujao, un des groupes islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ces groupes ont partiellement été chassés par une intervention armée internationale lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, toujours en cours.
Silence Depuis sa disparition en 2012, la famille n’a obtenu qu’une seule preuve de vie. Six jours après l'enlèvement, le site mauritanien d'information en ligne Alakhbar publie des images du Français. En février dernier, la famille de l’otage a réclamé aux ravisseurs des informations sur son sort. « L'inquiétude grandit. Ce silence est assourdissant », avait alors dit à l'AFP la sœur de M. Rodrigues Leal, Irène Rodrigues, expliquant n'avoir « plus aucune nouvelle » depuis le 26 janvier 2013, date à laquelle le Mujao avait annoncé à l'AFP être prêt à négocier la libération de Gilberto Rodrigues Leal. Le Mujao n’a alors plus communiqué jusqu’à l’annonce ce mardi 22 avril de la mort du Français. La famille de l’otage exprime alors leur colère : « Pendant huit mois on a parlé que des journaliste en Syrie, on a oublié qu’il y avait deux otages au Mali », a indiqué à l’AFP le frère de Gilberto, David Rodrigues Leal. « J’ai l’impression que si mon frère avait eu plus de " valeur ", si il n’avait pas été un simple retraité, peut-être que ça ce serait passé autrement », confie-t-il en avouant ressentir de la colère.
Serge Lazarevic
Encore un otage Gilberto Rodrigues Leal faisait parti des deux derniers Français toujours retenus en otages dans le monde. Après l'annonce de sa mort, il ne reste plus que Serge Lazarevic, enlevé en novembre 2011 à Hombori, dans le nord du Mali. « En ce qui concerne Serge Lazarevic, il y a un certain nombre d'éléments et nous nous en occupons activement », a affirmé dimanche M. Fabius. Le 24 novembre 2011, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, en voyage d'affaires au Mali, avaient été enlevés dans leur hôtel de Hombori. Leur enlèvement avait été revendiqué par Aqmi. En juillet 2013, le corps de Philippe Verdon, 53 ans, est retrouvé. Il a été assassiné d'une balle dans la tête. Le 4 novembre 2013, Thierry Dol, ex-otage français enlevé au Niger avec trois autres compatriotes qui venaient d'être libérés quatre jours auparavant, avait affirmé à la fille de Serge Lazarevic avoir rencontré son père au cours de sa détention et qu'il avait l'air en bonne santé.