La crise devient problématique pour le président Thein Sein, au pouvoir depuis mars 2011, et qui a depuis multiplié les réformes. L'ancien général a notamment entrepris des négociations avec les rébellions ethniques, dont certaines sont en conflit avec le pouvoir depuis l'indépendance en 1948. Mais les violences de l'Etat Rakhine sont d'une toute autre nature. Elles opposent, dans un des Etats les plus pauvres du pays, deux communautés entre lesquelles les tensions existent depuis des décennies. L'opinion birmane exprime de façon quasi-unanime une grande hostilité à l'égard des Rohingyas, qui sont environ 800.000 dans l'Etat Rakhine, mais ne sont pas reconnus comme une des minorités officielles du pays.
La communauté internationale s'inquiète du sort réservé à ces musulmans apatrides et de l'impact de ces événements sur le processus d'ouverture de la Birmanie.
"Les attaques par des groupes d'autodéfense, les menaces ciblées et la rhétorique extrémiste doivent être arrêtées", a insisté le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans une déclaration transmise par les Nations unies à Rangoun.
"Si ce n'est pas fait, le tissu social pourrait être endommagé de façon irréparable et le processus de réformes et d'ouverture actuellement mené par le gouvernement est susceptible d'être mis en péril", a-t-il ajouté, dénonçant l'exploitation de la haine par "des activistes et des éléments criminels".
Les Etats-Unis ont pour leur part exhorté "toutes les parties à faire preuve de retenue et à stopper immédiatement toutes les attaques", réclamant "de sérieux efforts pour aboutir à une réconciliation nationale en Birmanie".
"La communauté internationale observe les progrès en cours en Birmanie avec intérêt", a-t-il souligné, assurant que les "individus et organisations (qui) se livrent à des manipulations" seraient poursuivis.