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Ouragan Harvey : l'état de catastrophe naturelle déclaré au Texas

L'ouragan Harvey a touché terre sur la côte du Texas vendredi 25 août 2017, non loin de la ville de Corpus Christi, battant le littoral avec des vents à 215 km/h et promettant des "inondations catastrophiques".

Plus puissant ouragan à frapper les Etats-Unis depuis 2005 et pire tempête à s'abattre sur le Texas depuis 1961, Harvey a atteint la terre ferme entre Rockport et Port Aransas, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Corpus Christi vers 22h00 locales (03h00 GMT samedi), annoncé le Centre national des ouragans sur Twitter.

Devant l'effet dévastateur prévisible de cet ouragan de catégorie 4 - sur une échelle qui n'en compte que 5 -, les autorités ont pris les devants. "A la demande du gouverneur du Texas, j'ai signé la déclaration de catastrophe naturelle, qui libère toute la puissance de l'aide du gouvernement" fédéral, a ainsi annoncé Donald Trump dans un tweet :

Avec en tête le dramatique précédent de l'ouragan Katrina, qui avait fait plus de plus de 1 800 morts et détruit des quartiers entiers de La Nouvelle-Orléans, Donald Trump s'est tenu personnellement informé. "Soyez prudents", a demandé le président américain.

Toute la journée déjà la côte avait été battue par des vents violents et des paquets de pluie qui ont fait de Corpus Christi - d'ordinaire une citée industrieuse de 300 000 habitants - une ville fantôme vendredi soir.
 

"J'ai dû tout laisser"

Des milliers d'habitants ont préféré fuir à l'intérieur des terres, souvent à San Antonio, à quelques 200 kilomètres de là, sous l'insistance des autorités et devant la peur de se retrouver sous l'eau.

Michael Allen est de ceux-là. "Je me suis dit que je ne voulais pas être comme ces gars de La Nouvelle-Orléans. Je ne voulais pas que ça m'arrive à moi", a-t-il raconté à l'AFP devant un centre d'accueil aménagé à la hâte par les pompiers en attendant que la Croix Rouge ne prenne la main.

Comme beaucoup d'autres, M. Allen est parti très vite. "J'ai dû tout laisser. Tout. c'était soit l'emporter avec moi ou perdre la vie et je me suis dit que je devrais sauver ma vie". 

Harvey, qui devrait s'installer pendant plusieurs jours au-dessus de cette région, promet des précipitations de 120 centimètres dans certains endroits et une montée des eaux pouvant atteindre jusqu'à 4 mètres dans certains secteurs, selon les services météorologiques.

"Aussi loin que je me souvienne, je ne pense pas qu'il y ait eu quelque chose de ce genre" auparavant, a commenté pour l'AFP Brian McNoldy, chercheur sur les ouragans à l'université de Miami. "Je ne me souviens pas d'un ouragan majeur qui fait du surplace et reste coincé, c'est une combinaison qui est très inquiétante", explique-t-il à propos d'Harvey, qui ne devrait en effet pas s'enfoncer très profondément dans les terres mais ravager particulièrement la côte et menacer ses raffineries de pétrole.

Face au "désastre majeur" qui se profile, le gouverneur du Texas Greg Abbott a déployé 1 000 membres de la Garde nationale du Texas.
 

Traumatisme Katrina

Harvey a ravivé aux Etats-Unis le traumatisme de Katrina, qui avait provoqué une gravissime catastrophe humanitaire. "Ne faites pas les mêmes erreurs qu'a faites Bush avec Katrina", a supplié le sénateur républicain Chuck Grassley au président Trump.

A l'époque, le manque de préparation et les failles criantes de l'état fédéral avaient eu des conséquences dramatiques. A cela s'étaient ajoutées les critiques envers le président George W. Bush, accusé par beaucoup d'indifférence envers le sort des habitants d'une région très défavorisée et majoritairement noire.

La Maison Blanche a déjà fait savoir que le président sera tenu informé de la situation par téléconférence samedi à 15h00 GMT à Camp David, la résidence présidentielle où il doit passer le week-end. Il compte aussi se rendre dans la zone sinistrée dès la semaine prochaine.

En ce qui concerne Harvey, "ce qui m'inquiète, c'est de savoir si les habitants ont tenu compte ou pas des avertissements" et des demandes d'évacuation", a déclaré vendredi le responsable de l'Agence fédérale des situations d'urgence (Fema), Brock Long.

Angelita a pu sortir de Corpus Christi et se retrouve elle aussi dans un centre à San Antonio. Elle ne sait pas si trois de ses enfant ont réussi à fuir à temps, faute de pouvoir les joindre. "Ma fille, je suis certaine qu'elle est restée et qu'elle attend que ça passe".

Henry Van de Putte, le directeur de la Croix Rouge de San Antonio, explique que deux centres d'accueils sont ouverts dans la ville et plusieurs autres dans la région.
 

En cas de décès 

Toute la journée les autorités locales ont tenté de convaincre leurs administrés de ne pas jouer aux durs. "Partez. Partez maintenant", a supplié Patrick Rios le maire de la petite ville de Rockport, où Harvey vient de frapper.

Si 60% de ses administrés sont partis, il a conseillé aux récalcitrants de "marquer au feutre indélébile leur numéro de Sécurité sociale sur leur bras", pour qu'ils puissent être identifiés en cas de décès.

Ceux qui ont décidé de rester ont construit des digues artisanales, faites de sacs de sable.

Il faudra maintenant attendre l'arrivée du jour pour tirer un premier bilan si les conditions météorologiques le permettent.